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De la viande fabriquée en laboratoire dans nos assiettes

Publié le 12.10.2023. Mis à jour le 13.10.2023.

Est-ce possible?

Par Lucie Constantin, étudiante en technologies du vivant à la HEI-Valais et ambassadrice du domaine Ingénierie et Architecture

De plus en plus de personnes font attention à l’origine, à la qualité et à la provenance de la viande qu’elles consomment. Le bien-être animal est devenu une priorité pour certain∙es consommatrices et consommateurs. Mais manger de la viande implique dans tous les cas la mort d’un animal. Et s’il était possible d’éviter cela en « cultivant » de la viande en laboratoire ?

La viande fabriquée en laboratoire est une nouvelle technologie alimentaire qui pourrait révolutionner l'industrie de la viande dans les années à venir. Cette viande est produite artificiellement en prélevant des cellules animales, comme des cellules musculaires, et en les faisant se multiplier en laboratoire, dans des bioréacteurs. Les cellules sont placées dans un environnement propice à leur croissance, où elles se multiplient et forment des tissus musculaires. Ces tissus musculaires peuvent ensuite être transformés en viande, comme de la viande hachée ou des steaks, par exemple grâce à des imprimantes 3D. Bien que cette technologie soit encore en développement, elle a déjà suscité beaucoup d'intérêt et de débats.

Cette nouvelle technologie ne nécessiterait plus d'abattre des animaux pour produire de la viande, mais il faudrait tout de même utiliser des cellules prélevées sur un animal par biopsie pour démarrer la culture. Concernant les enjeux environnementaux, il est connu que l’élevage des animaux traditionnel émet beaucoup de gaz à effet de serre et consomme énormément d'eau et de terres. Cependant, il reste encore à déterminer si la viande artificielle sera moins couteuse en énergie.

La viande fabriquée artificiellement soulève également des préoccupations sur sa sécurité et sa qualité. Bien que certain∙es scientifiques affirment que la viande artificielle est sûre à consommer, il n'y a pas encore suffisamment de recherches pour confirmer cela. C’est pour cette raison que la loi suisse n’autorise pas encore sa commercialisation. Certain∙es craignent que la viande artificielle ne soit pas aussi nutritive que la viande traditionnelle, car elle ne contiendrait pas les mêmes nutriments naturels que la viande provenant d'animaux. Mais d’autre part, la viande traditionnelle est souvent associée à des problèmes de santé et de sécurité alimentaire.

Les plus gros obstacles au développement de cette nouvelle technologie sont les couts énormes de fabrication et les longues démarches pour obtenir des autorisations de vente. Singapour et récemment les Etats-Unis sont actuellement les seuls endroits au monde où il est possible de consommer cette viande. Mais les recherches se poursuivent partout dans le monde et peut-être arrivera-t-elle un jour dans nos assiettes ?

En cours de biotechnologie alimentaire, à la HES-SO de Sion, nous étudions les technologies qui pourraient révolutionner l’alimentation dans les années à venir. En laboratoire, nous apprenons également à utiliser des bioréacteurs similaires à ceux utilisés pour produire de la viande artificielle. Nous avons par exemple cultivé les bactéries présentes dans le yoghourt à l’aide d’un bioréacteur. Cet appareil nous permis d’évaluer les changements de composition, d’acidité et de texture qui ont lieu lors de la fermentation du yoghourt.  

Si tu souhaites en apprendre plus sur la formation en technologie alimentaire et les métiers techniques, je t’invite à nous suivre sur lnstagram afin de découvrir notre quotidien d’étudiantes en ingénierie et architecture !