Luciana Vaccaro relève que les diplômés HES sont directement concernés par les rapports internationaux. «Il n’y a pas une seule PME qui n’a pas quelques débouchés, et fournisseurs, à l’étranger. Ce n’est pas parce que nous servons d’abord un tissu local que nous sommes cantonnés à la région», souligne-t-elle dans les colonnes du «Temps». La mobilité étudiante confirme cet intérêt pour l'Europe. La HES-SO est la haute école de Suisse qui fait le plus grand usage d’Erasmus+, en nombre d’étudiantes et d'étudiants qui partent.
Quant à la recherche, la HES-SO a été impliquée dans 24 projets européens dans le cadre du programme de recherche Horizon 2020 de l'Union européenne depuis 2014. «Perdre cette ouverture, cette
respiration, reviendrait à faire moins bien notre travail», estime Luciana Vaccaro. Ce qui est d'autant plus dommageable que le nouveau programme-cadre de recherche européen concerne principalement des domaines couverts par les HES, dont l'innovation. «C’est pour cela que nous ressentons une inquiétude croissante.»
La rectrice défend une solution stable et durable avec l'Europe pour la recherche et la formation, mais reconnaît que la portée de l'accord-cadre est bien plus vaste. L'issue est donc incertaine pour l'heure. Luciana Vaccaro rappelle en définitive qu'il n'est pas possible de remplacer du jour au lendemain des relations de confiance établies de longue date avec nos voisins et que celles-ci sont dictées par la réalité de la recherche. «Ces mouvements ne viennent pas des recteurs, ce sont les chercheurs qui nouent les réseaux, et qui en ont besoin.»