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Le bon pilotage et la bonne régulation d’un enseignement doivent nécessairement prendre en compte les étudiant·es à qui cet enseignement est destiné. Au-delà de la régulation qui intervient par des moyens divers au fur et à mesure du déroulement de l’enseignement, il est judicieux de formaliser périodiquement le recueil systématique des opinions des étudiant·es sur l’enseignement en question. L’évaluation de l’enseignement constitue le moyen classique de rassembler ainsi des informations qui vont enrichir et compléter les données directement en possession de l’enseignant·e (observation personnelle, résultats obtenus par les étudiant·es, etc.) et permettre ainsi d’établir un bilan intermédiaire ou final fondé, un diagnostic pertinent, puis de déterminer d’éventuelles mesures pour assurer la qualité et l’adéquation de son enseignement. L’évaluation de l’enseignement est aussi utilisée par la direction d’école à des fins administratives ou statutaires. Elle constitue une source d’information pour juger l’aptitude d’une personne à assurer des enseignements. Les deux buts présentées ci-dessus (évaluation au profit de l’enseignant·e et évaluation à l’usage de la hiérarchie) sont bien distincts et requièrent normalement des moyens d’évaluation assez différents.

Une évaluation de l’enseignement réalisée auprès des étudiant·es ne prétend pas documenter la qualité objective d’un enseignement, mais seulement rassembler les opinions des étudiant·es au sujet de cet enseignement. Qu’on leur fasse ou non remplir un questionnaire, les étudiant·es ont de toute manière une opinion sur l’enseignement en question, et cette opinion va fortement influencer leur attitude dans cet enseignement. Il est par contre défavorable pour l’enseignant·e d’ignorer quelle est l’opinion de ses étudiant·es au sujet de son enseignement.

On parle d’évaluation de l’enseignement lorsqu’on rassemble des avis et jugements pertinents au sujet d’un enseignement. Ici, on traite plus spécifiquement de l’évaluation de l’enseignement par les étudiant·es, c’est-à-dire du recueil formalisé des avis des étudiant·es sur un enseignement (en cours de déroulement ou terminé), le plus souvent au moyen de questionnaires à remplir (sur papier ou par support informatique). Ces questionnaires incluent le plus souvent des questions fermées (échelle de réponse prédéfinie, à cocher) ainsi que des questions ouvertes (commentaires libres à rédiger). L’évaluation de l’enseignement ne doit pas être confondue avec l’évaluation des acquis des étudiant·es (évaluation, validation, contrôle, test, examen, etc.) qui fait également partie du déroulement habituel d’un enseignement. L’évaluation de l’enseignement ne doit pas non plus être confondue avec une évaluation de l’enseignant·e : c’est l’enseignement qui est l’objet de l’investigation et non la personne de l’enseignant-e. Il demeure que, selon le type et la méthode d’enseignement adoptée, l’enseignant·e peut jouer un rôle clé dans un enseignement. Ce rôle professionnel constituera alors de manière justifiée une partie de l’objet d’investigation de l’évaluation de l’enseignement

La loi fédérale sur les HES impose que le système qualité prenne en compte l’avis des étudiant·es. Les Directives sur les qualifications didactiques du personnel d’enseignement de la HES⁠-⁠SO traduisent cette obligation et explicitent que chaque école ou site intègre une évaluation de l’enseignement par les étudiant·es. Cette évaluation est également requise pour la qualification didactique des enseignant·es de l’école puisque l’obtention de l’attestation didactique repose sur la recommandation formulée par la direction, qui doit prendre en compte les résultats de l’évaluation de l’enseignement de l’enseignant·e concerné-e. La responsabilité de la direction est donc engagée lorsqu’elle recommande un·e enseignant·e pour l’obtention de l’attestation didactique, puisqu’elle certifie que sa recommandation est notamment fondée sur les évaluations de l’enseignement menées. Sans évaluation de l’enseignement, une école ne peut pas prétendre à ce que ses enseignant·es obtiennent d’attestation didactique.

La discussion libre ne permet pas de recueillir de manière indépendante et systématique l’avis de chaque étudiant·es sur l’ensemble des points pertinents d’un enseignement. Les effets de groupe, d’influence, de timidité ou de crainte font qu’on va recueillir des opinions partielles et pas forcément représentatives. En outre, la transcription de ces avis ne sera pas commode et il sera difficile d’y revenir à tête reposée. Une évaluation basée sur des questionnaires remplis individuellement, idéalement en classe, donnera des résultats beaucoup plus riches et représentatifs. Par contre, une discussion avec les étudiant·es est tout à fait appropriée après avoir effectué une évaluation par questionnaire, pour fournir un écho des résultats et engager le dialogue sur des aspects qui demandent à être élucidés ou approfondis. Un tel retour montre aussi aux étudiant·es l’importance qu’on accorde à leur avis et permet d’améliorer la richesse et la pertinence des avis recueillis ultérieurement.

Non, si l’on entend par auto-évaluation le bilan d’un enseignement tiré par l’enseignant·e à partir de sa propre observation. Il doit s’agir d’une évaluation de l’enseignement dans laquelle les étudiant·es sont sollicité·es pour fournir leur avis, comme cela est d’ailleurs exigée par la loi fédérale sur les HES. Ce sont ces évaluations menées auprès des étudiant·es qui doivent être prises en compte par la direction d’école ou de site pour établir la recommandation requise pour l’obtention de l’attestation didactique de la HES⁠-⁠SO.

Les recherches menées ne confirment pas une telle affirmation. Les enseignements exigeants mais dans lesquels un soutien suffisant est offert aux étudiant·es obtiennent généralement de meilleures évaluations. L’évaluation de l’enseignement est positivement corrélée avec les apprentissages réalisés par les étudiant·es.

Toute initiative d'évaluation de son enseignement lorsqu’un·e enseignant·e en ressent le besoin et en perçoit l’utilité est encouragée, cela sous de formes multiples (oralement, p.ex. tour de table ou par questionnaire). Au besoin, le service de conseil pédagogique de la HES⁠-⁠SO peut fournir des exemples de questionnaires d’évaluation ainsi que des outils de dépouillement. Il se tient également à disposition pour mettre au point des questionnaires spécifiques appropriés à diverses situations d’enseignement et fournir de l’appui et du conseil dans l’interprétation des résultats obtenus.