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Scammers and victims : aspects sociaux et organisationnels des arnaques aux sentiments

Economie et Services Projets de recherche appliquée et développement Arc (BE-JU-NE)

Le projet "Scammers and victims" porte sur les arnaques aux sentiments et est réalisé en partenariat avec l'UFR Criminologie de l'Université Félix- Houphouët-Boigny à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Les travaux prévus visent à mettre en commun les expertises d'un partenaire issu d'un pays « victime » ainsi que d'un partenaire d'un pays « auteur », afin d'étudier la collaboration entre autorités compétentes, les réseaux cybercriminels et les aspects sociaux des arnaques aux sentiments.

Arnaque aux rencontres

Depuis plusieurs années, les cyber-escroqueries se multiplient dans le monde entier. Parmi celles-ci, les arnaques aux sentiments (romance scam) font beaucoup de dégâts et sont de plus en plus présentes. Non seulement elles ont de lourdes conséquences financières pour la victime, mais elles peuvent également avoir de graves répercussions psychologiques, conduisant parfois au suicide. Certains pays ont été identifiés par la littérature et les autorités comme étant des pays "victimes", comme la Suisse, tandis que d'autres sont reconnus comme étant des pays "auteurs", comme la Côte d'Ivoire. Là, le phénomène freine le développement économique, notamment en matière d'économie numérique, en ternissant l'image du pays. De plus, il a des conséquences importantes dans certaines sphères sociales de la population, où l'activité cybercriminelle est louée et perçue comme une voie vers la richesse et la réussite.

La nature internationale de ces cyber-escroqueries rend la lutte contre celles-ci complexe. La collaboration entre les autorités de poursuite est considérée comme fragile et inefficace. La mise en commun des connaissances et de l'expérience des partenaires vise à développer une approche commune en intégrant les points de vue d'un pays auteur et d'un pays victime. Les objectifs généraux sont (1) de mieux comprendre et partager les défis et les réalités auxquels sont confrontées les autorités des deux pays afin d'améliorer la collaboration, (2) d'étudier les moyens opérationnels dont disposent les fraudeuses et fraudeurs, (3) d'analyser les flux financiers illicites et les mécanismes de blanchiment utilisés afin d'identifier de nouvelles pistes de lutte contre la fraude, et (4) d'étudier les trajectoires criminelles des cyberfraudeuses et -fraudeurs afin de mieux comprendre les dynamiques sociales et de prévenir les comportements répréhensibles.

Pour ce faire, les partenaires de recherche partageront leurs connaissances issues de travaux antérieurs, mèneront de nombreux entretiens avec des acteurs-clés, étudieront la jurisprudence et le cadre juridique, organiseront une conférence internationale et prépareront la soumission d'une demande de financement pour un nouveau projet dans ce domaine.