FR

Recyclage de pneus usagés polluant les villes africaines en vue de leur transformation en matériel de revêtement de sol

Ce projet propose une solution accessible pour recycler les pneus usagés, source de pollution urbaine, en dalles de construction. Il développe une technologie adaptée aux ateliers locaux, sans liants chimiques, pour améliorer la santé publique et valoriser les déchets.

Une alternative durable pour le recyclage des pneus

Ce projet visait à développer une technologie adaptée au contexte africain pour transformer des pneus usagés en dalles de revêtement de sol. Bien que la production de surfaces à partir de caoutchouc recyclé soit connue, elle repose généralement sur des liants chimiques coûteux et peu adaptés aux pays en développement. L’objectif était donc de concevoir une méthode plus accessible, sans recours à ces liants, en s’appuyant sur le frittage : une technique qui permet de créer des liaisons chimiques entre les granulats de caoutchouc par compression et chauffage.

Une technologie testée et optimisée en laboratoire

Les recherches menées à l’Institut ChemTech (HEIA-FR) ont permis d’identifier les paramètres optimaux du procédé : une température de 150°C, une durée de 3 heures et une pression de 30 Nm. Ces conditions permettent d’obtenir des dalles aux bonnes propriétés mécaniques et à faible odeur, tout en restant compatibles avec des ateliers rudimentaires. Des tests physico-chimiques et sensoriels ont validé la qualité du produit. Cette technologie offre ainsi une solution locale, durable et économiquement viable pour le recyclage des pneus en Afrique subsaharienne.

Vers une mise en œuvre locale au Burkina Faso

Une mission au Burkina Faso a permis d’initier une collaboration avec la municipalité de Ouagadougou pour organiser la collecte des pneus usagés. Des partenariats ont été établis avec l’École 2iE, l’ONG Re-source et l’Université Ouaga II, qui mène actuellement une étude de marché et de faisabilité. Le principal défi identifié est l’accès à un broyeur suffisamment puissant. Des synergies avec la Fondation Albert Schweitzer et d’autres projets de la HES-SO pourraient soutenir la mise en œuvre locale. Ce projet illustre le potentiel du transfert de technologie pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques en Afrique.