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«Réussir la transition énergétique et assurer l'approvisionnement en électricité»

Interview Publié le 16.05.2024. Mis à jour le 16.05.2024.

La loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr est soumise en votation le 9 juin 2024. Marc Vonlanthen, professeur à la HEIA-FR, expose les enjeux de cette loi qui vise à promouvoir les énergies renouvelables, accélérer la transition énergétique et sortir des énergies fossiles, et évoque ses impacts sur le paysage et la biodiversité.

Quel est l'enjeu de la votation du 9 juin 2024 concernant la «loi fédérale sur un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables»?

Cet acte modificateur unique est un ensemble de modifications de la loi sur l'énergie et de la loi sur l'approvisionnement en électricité qui visent à promouvoir les énergies renouvelables (hydroélectriques, éoliennes et photovoltaïques), à accélérer la transition énergétique et à sortir des énergies fossiles.

Cet ensemble de modifications législatives a été accepté par le Parlement suisse en septembre 2023. L'Union pour la nature et le paysage suisse, une organisation apolitique, a décidé de saisir le référendum avec le soutien d'autres associations et groupes politiques et celui-ci a abouti. 

Si la loi est acceptée, quelles en seront les conséquences positives et négatives?

Il y aura en principe une facilitation des procédures et des planifications des infrastructures de production d'énergie renouvelable qui revêtent un intérêt national. Il deviendra donc plus difficile de s'y opposer. On peut imaginer qu'il sera par exemple possible et plus facile d'installer, à certaines conditions, des parcs éoliens en forêt ou des centrales photovoltaïques dans les Alpes. On ne peut donc pas nier qu'il y aura un certain impact sur le paysage mais toujours dans un objectif d'accélérer la transition énergétique.

Il y aura également de nouvelles subventions et une obligation d'installer des panneaux photovoltaïques sur les nouvelles constructions et sur les parkings, toujours dans ce même esprit d'assurer notre approvisionnement en électricité. 

Au niveau de la biodiversité, il y aura également un impact : il sera plus facile, toujours sous certaines conditions, de pouvoir construire des infrastructures de production d'énergie dans des milieux naturels jusqu'ici plutôt préservées, servant de refuge à certaines espèces animales.

Pourquoi est-ce difficile de toucher au paysage suisse?

Je ne pense pas qu'en Suisse l'attachement au paysage soit généralisé. On peut penser notamment au plateau suisse ou aux grandes vallées alpines avec un mitage du territoire très important, notamment à cause du développement des infrastructures routières ou de zones commerciales.

En revanche, il y a un attachement certain à des aspects du paysage qui ont des caractéristiques identitaires, historiques, patriotiques voire nationalistes évidents comme certaines prairies vertes, les Alpes ou certains lacs et cours d'eau.

Quelle part active la recherche en HES peut-elle entreprendre dans la transition énergétique en tenant compte de la protection de la biodiversité?

Dans le cadre de cette votation, si la loi est acceptée, on peut partir du principe que le réseau électrique sera un réseau plus décentralisé et durable, dans lequel l'informatique et les systèmes de communication joueront un rôle plus important pour mieux ajuster la production, le stockage et la demande d'électricité et d'énergie. Ce sont des domaines d'expertise en HES et cela devrait offrir de belles opportunités de recherche et de développement pour nos hautes écoles.