REMCO - Réemploi des matériaux de construction, état des lieux sur les défis logistiques
Ingénierie et Architecture
REMCO a pour objectif de dresser un état des lieux sur les pratiques de réemploi de matériaux et éléments de construction en Suisse romande au cours des cinq dernières années.
Le projet est parti d’une boutade disant que dans la construction « Le réemploi, tout le monde en parle, mais personne ne le fait ». Le projet permet de vérifier que cela n’est pas tout à fait le cas, mais qu’effectivement, la circularité dans la construction fait face à de nombreux obstacles, notamment logistiques.
REMCO s’articule en trois phases :
- Revue de littérature, définitions et précision des limites du projet
- Recensement des opérations de réemploi sur des chantiers exécutés entre 2018 et 2023 en Suisse Romande
- Analyses détaillées de cinq cas d’étude sous un prisme multicritère (technique, environnement, économie et socioculturel).
La phase préliminaire a permis de constater que le sujet, s’il est d’actualité, a fait jusqu’à aujourd’hui l’objet de relativement peu d’études. Elle a aussi permis de préciser le lexique du réemploi et d’en établir une typologie.
Le recensement a répertorié le plus grand nombre de cas possible de réemploi de matériaux de construction d’une certaine ampleur et à mener des entretiens avec les acteurs de ces projets pour comprendre leurs motivations ainsi que les freins et les moteurs qui ont accompagné leur expérience. Les projets ont été repérés sur la base de publications dans la presse spécialisée, d’appels à témoignage diffusés via les réseaux des participants au projet et « de fil en aiguille » en découvrant de nouveaux projets au gré des entretiens.
La recherche de témoignages a mené à plus de 80 entretiens, menés en 2023 dans toute la Suisse Romande et un peu au-delà, qui ont permis de faire émerger 25 chantiers terminés ayant mis en œuvre du réemploi à une échelle significative. On entend par là les interventions qui ont impliqué des professionnels de la construction, qui se sont appliquées à des éléments fixes du bâtiment et qui ont été un des moteurs du projet pour les mandataires et les maîtres de l’ouvrage pour qui le réemploi a signifié un relativement investissement important (en temps, énergie, argent, etc.).
On constate sur la carte ci-dessous que ces chantiers sont distribués sur l’ensemble du territoire romand, mais avec une concentration particulière à Genève, terrain densément bâti et plus fertile pour le réemploi du fait de la présence d’acteurs précurseurs.