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Ce fléau qui nous touche toutes et tous!

Publié le 21.06.2021. Mis à jour le 07.10.2021.

Il se colle sur nos pare-brises le matin, mais disparaît en quelques coups de raclette. Le gel! Ce phénomène peut également provoquer de très grands dégâts dans la nature

Bourgeon sains, dans le coton sans impact de gel

Bourgeon sains, dans le coton sans impact de gel

Par notre ambassadrice Camille Lefèvre, étudiante en Œnologie et Viticulture

Le gel… c’est avec le cœur lourd que je vous écris ces lignes. En effet, mes collègues dans le domaine de l’arboriculture, de la viticulture, et du maraîchage ont été particulièrement touché·es cette année… Pour certain·es, c’est la totalité de leur récolte qui a gelé, ou pourrions-nous aussi dire brûlé. Pour ma part, je viens d’un vignoble où nous subissons les dégâts du gel depuis de nombreuses années : 2016, 2017, 2019, et maintenant 2021.

Je vais vous parler des effets non négligeables de ce gel pour la santé de la vigne. Il est important de rappeler que les milieux en lien avec l’arboriculture et avec l’agriculture ont subi le même tourment.

Le bourgeon de la vigne se modifie au cours du cycle végétatif, lui permettant à terme d’acquérir une aptitude à la résistance au froid. Cette résistance au gel s’accroît à partir de novembre pour atteindre un maximum en janvier, mais elle diminuera jusqu’en mars-avril, période du débourrement (le moment où le bourgeon se développe pour laisser apparaître à terme ses feuilles et ses fleurs). Cette période est critique car c’est un moment où le bourgeon est particulièrement sensible aux gelées de printemps, puisqu’il peut geler dès -2,5°C.

Le gel entraîne une formation de glace, particulièrement dans les tissus riches en eau ce qui provoque la formation de fissures et de crevasses dans les tissus de la plante. Les vaisseaux conducteurs du xylème et du phloème sont désagrégés. Une remontée brutale des températures engendre une cristallisation rapide. Les bourgeons gelés sont reconnaissables par la présence de brûlures de couleur brunâtre dues à des déchirures tissulaires.

Le bourgeon est affecté par le gel lorsqu’il commence à gonfler. Puis, au prochain stade de développement (bourgeons dans le coton), les blessures au niveau des tissus vont permettre au gel de gagner rapidement les futures feuilles.

Au stade de la pointe verte, lorsque les feuilles commencent à se montrer, la cristallisation affecte d’emblée la totalité du bourgeon.

Dès -2.5°C, les futures rafles (inflorescences) sont brûlées et les cellules sont nécrosées pouvant aller en cas de températures négatives très basses à une nécrose totale.

Dès -6°C, -7°C, des déchirures de jeunes tiges peuvent être observées. L’apex (le haut du rameau) montre des zones désagrégées.

Ces grands dégâts sont non négligeables, On ne cessera de pointer du doigt la cause de ce phénomène, et nous pouvons de moins en moins l’ignorer.

Le dérèglement climatique ! Il faut parler de lui avec les bons termes. On entend trop souvent parler de réchauffement climatique. Certes, notre planète se réchauffe à grande vitesse, mais cela provoque des dérèglements climatiques, dont une des conséquences est de donner lieu à de plus grandes variations de températures, ceci incluant évidemment les températures négatives. Et à terme, que va-t-il se passer ? Allons-nous vers une perte de notre patrimoine ? Il est encore temps de réagir, main dans la main. N’attendons pas que les politiques imposent des solutions. Agissons ! Ensemble !

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