La non-demande aux droits et services de l’Etat social : une ethnographie de pratiques contestataires subalternes.
Travail social
Traditionnellement, les politiques sociales s’inscrivent dans le prolongement de la citoyenneté sociale qui vise à offrir à chacun·e la possibilité de participer à la vie démocratique de manière égale. Elles sont généralement pensées comme bénéfiques pour les destinataires et dans cette perspective il n’y a aucune raison pour que les publics potentiels les refusent. Pourtant, la recherche sur le non-recours a montré l’existence d’une non-demande. Elle concerne les personnes qui savent au moins en partie où et comment obtenir une prestation mais qui ne le font pas. Peu d’études ont porté sur cette dimension volontaire du non-recours. Cela est probablement dû au fait que les droits sociaux sont pensés comme nécessairement bons pour leurs destinataire. Le fait de très peu questionner la positivité du droit, dans sa dimension exclusive ou productrice de normes, indique le caractère hégémonique de la représentation de l’État social. Dans ce contexte, la non-demande est difficilement entendable mais elle aussi difficile à entendre car elle portée par des personnes en situation de subalternité, c’est à dire des personnes qui se trouvent dans l’impossibilité de pouvoir contrôler le travail, la production ou le capital. |