DE

Des tutus à la science...

Publié le 09.01.2023. Mis à jour le 09.01.2023.

Ou comment j’ai commencé des études d’ingénieure

Par Manon Cotting, ambassadrice du domaine Ingénierie et Architecture et étudiante en biotechnologie à la HEI-Valais

- Vous êtes à la HES ? En tourisme ou en soins infirmiers ?

- En ingénierie, j’étudie la biotechnologie.

Cet échange, en général suivi d’un regard surpris de la personne en face de moi, et puis souvent d’un ‘’Ah, c’est bien’’ un peu gêné, traduit bien du manque de représentation féminine dans ce genre de métiers. Alors même si les mentalités changent, et que de plus en plus de femmes font carrière dans les professions MINT (domaines des mathématiques, de l’informatique, des sciences naturelles et de la technique), le chemin n’est pas encore tout tracé.

Il faut dire que mon cas ne fait pas exception aux différents clichés. Une passion pour la danse classique et la lecture et surtout une aversion prononcée pour les mathématiques ne me prédisposaient pas exactement aux salles de classes d’une Haute Ecole d’Ingénierie. Il y avait d’ailleurs bien plus de danseuses étoiles à suivre sur les réseaux sociaux que de femmes montrant leur quotidien dans les sciences, en tout cas à l’époque où cela m’intéressait. Alors comment ai-je bien pu me retrouver à la Haute Ecole d’Ingénierie de Sion ?

Une chose est certaine : trouver un métier et savoir dans quelle formation se lancer s’avère très compliqué. J’ai donc décidé, comme beaucoup de mes camarades, de me lancer en quête d’une maturité gymnasiale. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas la bonne voie pour moi. Malgré tout, cela m’a permis de savoir exactement ce que je ne voulais pas faire comme études, et a éveillé un intérêt grandissant pour les sciences, en particulier la biologie. C’est ensuite un peu par hasard que j’ai découvert le métier de laborantine en biologie, lors d’un forum des métiers. Une blouse blanche et des éprouvettes, il n’en fallait pas moins pour que je commence mon apprentissage de laborantine dans un laboratoire d’analyses médicales, un métier largement féminin, sauf pour les postes haut placés. Hasard des choses ou renforcement des stéréotypes ?

Et puis au bout de 3 ans, j’avais envie d’en savoir plus. J’avais appris un tas de choses passionnantes et je voulais continuer dans cette voie-là. Je n’avais alors pas vraiment entendu parler des différentes filières HES et j’avais, comme beaucoup, énormément d’a priori sur les écoles d’ingénieur·es. Surtout en tant que femme.

C’est à ce moment-là que j’ai découvert la filière Biotechnologie à la HEI de Sion. Ni une ni deux, j’étais inscrite et prête à me lancer dans les études de bachelor. Si j’ai la chance d’être dans une filière où la représentation féminine atteint presque  50%, ce n’est malheureusement pas encore le cas partout.

Avec du recul, j’aurais aimé qu’on me parle des métiers de l’ingénierie plus tôt, que ce soit une option de carrière autant naturelle que des métiers avec une forte connotation féminine. Et surtout, j’aimerais qu’à l’avenir le fait d’être une femme dans l’ingénierie ne suscite plus la surprise générale, mais que ce soit tout à fait normal. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai rejoint le projet Ingénieuse : pour montrer mon quotidien d'étudiante dans une HEI, et pourquoi pas donner envie d’y commencer sa formation ! Je t'invite d'ailleurs à suivre le projet Ingénieuse sur Instagram, où des étudiantes en ingénierie présentent leur quotidien dans une filière d'ingénierie.