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Travail social et dangers de la cyberadministration

Publié le 10.02.2019. Mis à jour le 05.05.2021.

Béatrice Vatron-Steiner et Jean-François Bickel, de la Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR), s'intéressent aux risques de renforcement des inégalités et de mise à l'écart que présente la cyberadministration, ainsi que ses conséquences sur les pratiques du travail social. Un article à découvrir sur le site de la revue d'information sociale Reiso.

La cyberadministration gagne en ampleur, mais est parfois «imposée».  «Bon nombre de services et de prestations ne sont accessibles qu’en ligne.» En conséquence, les obstacles se multiplient pour les personnes qui ne se servent pas de ces technologies, «par choix ou par impossibilité», soulèvent Béatrice Vatron-Steiner et Jean-François Bickel . «Par effet ricochet», les travailleurs sociaux sont eux-aussi concernés.

En outre, l'accès à la technologie ne résout pas tout, encore faut-il avoir les compétences nécessaires pour la maîtriser et savoir où chercher les informations. Le problème se complique d'autant pour les personnes en situation de précarité, qui sont davantage en contact avec les services administratifs. Face à cette complexité, ces personnes peuvent abandonner leurs droits aux prestations.

Elle s'en remettent parfois à un tiers ou aux travailleurs sociaux pour se faire accompagner. Pour ces derniers, la charge de travail s'alourdit. «L’accompagnement numérique interroge aussi la posture du travailleur social dans son rôle d’intermédiaire entre l’usager et le dispositif socio-technique.»

En France, le concept de «médiateur numérique» est ainsi en train de prendre de l’importance, relèvent les auteurs. En Suisse, la question n'est encore que peu abordée. Les auteurs soutiennent donc la mise en place de ponts «entre les acteurs qui conçoivent et mettent en œuvre les dispositifs administratifs et techniques et ceux du travail social – des mondes qui d’ordinaire se parlent peu».

> Lire l'article sur le site de la revue Reiso