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Les robots remplaceront-ils l’humain ?

Publié le 22.05.2025. Mis à jour le 22.05.2025.

Mon point de vue en tant qu’étudiante en microtechniques

Par Salma Elmnouar, étudiante en microtechniques à la HEIG-VD et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture.

Depuis que j’ai choisi d’étudier la microtechnique avec une spécialisation en conception et robotique, une question revient souvent : les robots vont-ils remplacer les humains ? Avec l’essor de l’intelligence artificielle et l’automatisation, c’est une inquiétude légitime. Pourtant, mes études dans ce domaine m’ont permis de comprendre que la réalité est bien plus nuancée.

Lors de mon troisième semestre, j’ai travaillé sur un projet qui m’a fait découvrir la «cobotique». Nous devions concevoir un robot collaboratif (appelé cobot) destiné à automatiser une tâche de manipulation tout en travaillant aux côtés d’un opérateur humain. L’objectif était d’améliorer l’efficacité et l’ergonomie du poste de travail, sans supprimer l’intervention humaine. Ce projet a été une vraie découverte pour moi. Contrairement aux robots industriels classiques, un cobot est conçu pour interagir directement avec les humains.

Un jour, en parlant de ce projet avec quelqu’un, il m’a fait une remarque qui m’a interpellée : "Tout ça, ça réduit les opportunités pour les personnes qui n’ont pas de diplôme. Les robots prennent les postes les plus accessibles." Sur le moment, j’ai essayé d’expliquer que la cobotique vise à assister l’humain, pas à le remplacer. Mais cette conversation m’a fait réfléchir.

Il est vrai que l’automatisation transforme profondément le marché du travail. Si certaines tâches répétitives et physiques sont allégées, elles deviennent aussi plus techniques et nécessitent de nouvelles compétences. Les postes qui autrefois ne demandaient pas de formation spécifique peuvent aujourd’hui exiger des connaissances en programmation, en maintenance ou en supervision de robots.

Alors, est-ce que nous remplaçons vraiment les personnes sur le terrain, ou est-ce que nous les poussons à évoluer vers de nouvelles compétences ? Ce qui est certain, c’est que l’automatisation ne doit pas se faire au détriment des personnes les plus vulnérables. Il est essentiel d’accompagner ces changements par des formations accessibles pour éviter d’accentuer les inégalités.

Mon projet de cobotique m’a montré que les robots ne sont pas là pour nous remplacer, mais pour améliorer nos conditions de travail. Un cobot n’a pas la capacité d’analyser une situation complexe avec autant de flexibilité qu’un humain, ni d’apporter de la créativité ou du bon sens. En revanche, il peut exécuter des tâches répétitives avec une précision et une endurance inégalée.

Dans ce monde où la technologie avance à grands pas, la créativité humaine sera toujours un facteur clé qui fera la différence. Les robots, aussi puissants soient-ils, ne pourront jamais rivaliser avec la capacité humaine à imaginer de nouvelles solutions, à résoudre des problèmes de manière innovante et à adapter des idées à des situations complexes. La créativité sera donc un atout majeur pour les personnes qui sauront l’exploiter et l’allier à la technologie, ouvrant ainsi des opportunités là où les robots ne peuvent pas s’impliquer.

L’avenir de la robotique ne repose donc pas sur le remplacement du personnel, mais sur la collaboration entre l’humain et la machine. À nous de faire en sorte que cette transition profite à tout le monde, en mettant l’accent sur l’adaptation et la formation plutôt que sur l’exclusion. Chacune et chacun d'entre vous peut en effet avoir un rôle à jouer dans l’avenir technique, pourquoi pas vous ?

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