Depuis janvier 2025, de vastes ensembles de données scientifiques ont été supprimés des sites internet des agences gouvernementales américaines. Dans plusieurs cas, l'accès à des données et services de recherche a été restreint, ou bien les activités de collecte et de curation de données ont été arrêtées. Ces évolutions concernent jusqu’à présent en particulier les données et services de recherche dans des domaines tels que les énergies renouvelables, le changement climatique, la recherche clinique, ainsi que les sciences sociales et humaines. En réponse à cette menace, plusieurs organisations ont uni leurs forces pour former une coalition dédiée à la préservation de ces données. Au cœur de cette initiative se trouve le Data Rescue Project, qui centralise les efforts de sauvegarde des données publiques américaines.
Il est difficile de savoir quels dépôts de données américains pourraient être visés à l’avenir par les actions de l’administration Trump, mais certains présentent des risques. C’est le cas, par exemple, de la plateforme Open Science Framework (OSF), largement utilisée par les chercheur·euses, notamment en sciences humaines et sociales. OSF est géré par le Center for Open Science (COS) qui bénéficie du soutien de 11 partenaires, dont trois agences gouvernementales américaines et deux organisations liées à des donateurs proches du Parti républicain. Par ailleurs, l’article 10 des conditions d’utilisation d’OSF précise que le COS se réserve le droit de suspendre ou de mettre fin à ses services à tout moment, sans obligation de préavis.
Ce cas d’OSF, présenté ici comme un exemple, illustre bien les risques concernant la sécurité et la pérennité des données de recherche. Cette situation souligne l’importance pour les chercheur·euses de rester vigilant·es et d’envisager des solutions alternatives ou des dispositifs de sauvegarde, en particulier lorsque les données sont archivées par des institutions américaines ou sur des serveurs situés aux États-Unis. De manière générale, il est important d’adopter une approche critique lors du choix du dépôt de données.
Pour toute question, vous pouvez contacter constance.delamadeleine(at)hes-so.ch