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Publier en Open Access offre plusieurs avantages. Démocratiser l'accès à la connaissance, donner plus de visibilité aux travaux de recherche et ainsi favoriser les échanges mais aussi adopter un modèle d'évaluation fondé sur la qualité plus que sur la quantité touchent à des enjeux centraux du paysage de la recherche.

Luciana Vaccaro, Rectrice de la HES⁠-⁠SO 

«La responsabilité publique est centrale dans l’Open Access. Le contribuable ne devrait pas payer deux fois pour disposer des connaissances du monde de la recherche (…) L’Open Access démocratise la recherche en garantissant un accès potentiellement universel à la production de la connaissance».

Journée Open Science de la HES⁠-⁠SO, 18 mars 2019.

La recherche est un bien public

L’Open Access renforce en effet la démocratisation du savoir. Comment ? En changeant le modèle économique de la publication scientifique qui a prévalu pendant plusieurs décennies.

Avec l’Open Access, la recherche financée sur fonds publics sort du cadre confiné de bases de données payantes. Celles-ci sont en mains d'un petit nombre de maisons d’édition. Le coût d’accès aux publications devient nul (en excluant les coûts d'Internet). Le savoir scientifique est à la portée de toutes et tous (citoyens, chercheurs, practiciens, entreprises, politiques etc.) indépendamment du pays d’origine, qu'il soit riche ou pauvre.

La recherche est considérée comme un « bien public ».

L’Open Access augmente la visibilité et l’impact des travaux. De nombreuses études le montrent désormais :

  • Articles et monographies en Open Access sont plus consultés, téléchargés et cités que les travaux publiés en accès fermé.
  • La portée des travaux en Open Access s’internationalise. Les visites d’ArODES par exemple, l’archive institutionnelle de la HES⁠-⁠SO,  proviennent d’Europe (60% dont un peu plus de la moitié de Suisse) mais aussi des Etats-Unis (23%), d’Asie (13%), d’Afrique (3%) et d’Amérique latine (1%). (chiffres de 2018). 
  • Des personnes hors du monde de la recherche s’intéressent à des travaux traditionnellement cantonnés à l’entre-soi du milieu. 
  • Publier un livre en Open Access ne diminue pas les ventes papiers. C’est ce que montre notamment l’étude du FNS OAPEN-CH – Impact de Open Access sur les monographies scientifiques en Suisse.

En augmentant la visibilité et l'impact des travaux de recherche, l'Open Access permet aussi de se créer un réseau professionnel plus vaste.

La mise en œuvre de l’Open Access s’accompagne partout d’une volonté de changer les modes d’évaluation de la recherche. La Déclaration qui fédère le plus autour d’elle est la Déclaration de San Francisco sur l'évaluation de la recherche (DORA). La HES⁠-⁠SO en est signataire à côté de 1'000 autres organisations et 13'000 individus.

Principales recommandations de DORA

Ce texte vise à améliorer la façon dont la production scientifique est évaluée, notamment en remettant en cause l'utilisation abusive de l'indicateur de notoriété des journaux (Journal Impact Factor). Il recommande, entre autre de :

  • prendre en compte dans l’évaluation la valeur de toutes les productions scientifiques et pas seulement celles qui se présentent sous la forme d’un article scientifique ou qui correspondent aux attentes des grandes revues. Sont donc tout autant valorisés : les monographies (importantes pour les sciences humaines et sociales) ; les travaux portant sur des réalités locales ou périphériques, les travaux rédigés dans une autre langue que l’anglais, etc.
  • donner plus d'importance au contenu scientifique d'un article qu'à la revue dans laquelle il a été publié. L'Impact Factor (IF) des journaux n’est plus une mesure de la qualité d'articles scientifique. Ainsi, publier dans un journal Open Access plutôt que dans une revue prestigieuse ne diminuera pas l’évaluation de la qualité d’un article. 
  • prendre en compte dans l’évaluation, les retombées de la recherche sur la société.