Unfired Clay Bricks - Développement de briques de terre extrudées non cuites
Ingénierie et Architecture Genève
L’industrie suisse de la terre cuite fabrique environ 350'000 tonnes de produits par an. Cela en fait une industrie forte, créatrice d’emploi et perpétuant un grand savoir-faire. Cependant, la dernière crise énergétique a très fortement affecté cette industrie d’une manière générale, car elle dépend de l’importation du gaz naturel pour alimenter ses fours industriels afin de cuire les briques. Cette industrie subit depuis plusieurs mois une hausse constante du prix d’achat du gaz auprès de ses fournisseurs qui sont incapables de s’engager sur des prix fixes étant donné la volatilité du marché et les incertitudes liées à la situation politique des principaux fournisseurs européens. Cette hausse du prix du gaz a une répercussion directe sur le prix de vente des produits en terre cuite. En effet, les industriels ont dû annoncer des hausses conséquentes à leur clientèle. Cette situation pousse à l’importation de produits de construction étrangers meilleur marché, et met sérieusement en péril l’activité des briquetiers, qui ont déjà dû mettre en œuvre des mesures urgentes d’assainissement (fermetures temporaires des usines, licenciements).
Le but de ce projet est d’accompagner TFL (Tuilerie Fribourg Lausanne), producteur de briques de terre cuite à Crissier (VD) dans une démarche plus environnementale en proposant une solution alternative avec des briques sans processus de cuisson, à savoir des briques de terre crue.
Le processus de fabrication des briques se fait par extrusion, via une mouleuse. L’étape de cuisson permet un gain de résistance mécanique et à l’eau (liquide et humidité ambiante). La problématique est donc de savoir s’il est possible d’utiliser les briques telles quelles, sans cuisson et sans aucune modification de composition, ou s’il faudrait la modifier. Ainsi, la grande force de ce projet réside dans :
- L’utilisation de ressources naturelles locales et largement disponibles ;
- L’arrêt de l’utilisation du ciment ;
- La réduction des importations de matériaux de construction de l’étranger ;
- La réduction très importante de l’impact environnemental des produits proposés (en termes d’énergie non renouvelable et d’émissions de CO2 équivalentes).
Pour cela, il a fallu d’un point de vue scientifique comprendre l’influence de la composition et de la forme de la brique en terre « crue » sur la résistance mécanique de l’élément tout comme du mur qu’il va constituer. Et d’un point de vue technique :
- Définir la forme optimale adaptée à la terre « crue » que le partenaire peut produire au niveau industriel ;
- Définir la composition optimale de la brique de terre « crue » que le partenaire peut produire au niveau industriel ;
- Tester la stabilité de murs en terre crue et leur robustesse vis-à-vis de leur usage ;
- Tester divers types de finitions des murs (enduits, crépis, peintures) pour garantir leur tenue dans le temps ;
- Garantir les bonnes propriétés acoustiques des murs ;
- En déduire les applications possibles dans le bâtiment avec ces nouveaux produits.