AshSoap - De la cendre au savon, un procédé durable au service de l’hôtellerie
Ingénierie et Architecture Fribourg
L’histoire débute dans le Jura, où le bois issu de l’entretien des forêts est tout d’abord utilisé comme source de chaleur à travers sa combustion dans une unité de chauffage à distance à St-Ursanne. Il en résulte de l’énergie calorifique, mais aussi des cendres, dont la valorisation a été le cœur de ce projet initié entre l’entreprise AshSoap et la HEIA-FR, et rendu possible grâce au financement de la HES-SO.
Plusieurs solutions potentielles, prenant en compte les enjeux écologiques et la durabilité, ont pu être étudiées. La technologie retenue s’appelle la lixiviation, et permet d’extraire depuis les cendres de la potasse (hydroxyde de potassium), sous la forme d’une solution au pH très basique, appelée « lessive de cendres ». À la suite de l’optimisation des conditions de ce procédé, un prototype de fabrication de lessive de cendres à l’échelle de 200L a été développé, permettant ainsi sa fabrication de manière semi-industrielle.
Le liquide résultant de la lixiviation a pu ensuite être utilisé pour mettre au point une nouvelle formule de lessive pour le linge écologique à base de cendres, donnant ainsi naissance à la marque MOA (www.moa.swiss). D’autre part, nous avons travaillé à élaborer différentes recettes de base pour la transformation de la lessive en produits cosmétiques. Les multiples pistes étudiées ont permis de proposer une première version de produit d’hygiène tels le liniment oleo-calcaire ou le savon. Ces produits pourront par la suite être encore améliorés et reformulés, afin de devenir des produits d’accueil (durables et suisses) utilisés dans les hôtels soucieux de leur impact environnemental.
Toutefois, en fin de procédé de lixiviation, les cendres humides restent encore un déchet à valoriser. C’est donc pour cela que notre équipe a poursuivi ses efforts, afin de trouver une solution permettant de les utiliser dans une autre application. Il a été démontré qu’il est possible de les utiliser comme matière première constituante du béton, jusqu’à une teneur d’environ 15%, sans trop en affecter sa résistance mécanique. À l’issue de cette collaboration, nous pouvons ainsi proposer une valorisation totale du bois, depuis le chauffage jusqu’à la brique !