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Et si l’échec faisait partie du plan ?

Publié le 18.06.2025. Mis à jour le 18.06.2025.

Réussir, c'est parfois d'abord trébucher

Par Olivia Loup, étudiante en Master of Science in Engineering à la HES-SO et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture.

Durant mon bachelor en génie électrique, j’ai dû refaire deux modules en deuxième année, ce qui a prolongé mes études d’un an. Ce revers m’a plongée dans de nombreuses remises en question : suis-je vraiment faite pour ce métier ? Suis-je à la hauteur ? Je me sentais incompétente. J’ai même ressenti une forme de culpabilité, comme si mon échec pouvait nuire à la cause des femmes en sciences.

Puis, le temps est passé, et j'ai cherché à approfondir la question avec un regard plus posé. En discutant avec des professeur·es, j’ai appris que les taux d’échec en mathématiques en première année peuvent dépasser les 50 % dans certaines hautes écoles. Cela remet en perspective la notion de compétence : échouer ne signifie pas être incompétent·e.

Le tabou de l'excellence est omniprésent dans notre société en général. Dans le domaine de l'ingénierie, il a sûrement grandi dû au besoin accru de connaissances pointues. Le domaine de l'ingénierie est parfois catégorisé comme accessible seulement à l'élite et de ce fait, il n'est pas donné à tout le monde d'y entrer.

Pourtant, même les étudiant·es les plus brillant·es peuvent rencontrer des difficultés, parfois parce que ces personnes n’ont jamais eu besoin de réviser auparavant. D’autres doivent simplement s’adapter à une nouvelle méthode d’enseignement. Et cela ne dit rien de leur potentiel.

Un parallèle intéressant m'a marquée : la plupart des ingénieur·es ont l'habitude de résoudre des bugs ou des systèmes qui ne fonctionnent pas du premier coup. C'est même la preuve de l'essai et d'un bon parcours pour comprendre le fonctionnement d'un système. Alors pourquoi ne pas appliquer cette logique à nous-mêmes ? Si un capteur alimenté en 5V au lieu de 3.3V ne fonctionne pas, ce n’est pas qu’il est défectueux — il est juste mal adapté. Il en va de même pour l’être humain et nos méthodes d’apprentissage.

Pour ma part, cette année avec moins de cours m'a permis de réaliser pleinement un second rôle pour une comédie musicale et d'obtenir un stage afin d'avoir plus d'expérience professionnelle. Finalement, ce que je croyais être un échec s’est transformé en opportunité. L’échec n’est pas une fin. C’est parfois juste un magnifique tremplin afin d’aller plus loin.

Je vous invite à rester curieuses et curieux et à découvrir notre page Instagram. Et surtout, foncez ! N’ayez pas peur de l’échec : il fait partie intégrante de l’apprentissage et du développement.