EN

Lutte biologique contre la légionnaire d'automne par champignons entomophages

Engineering and Architecture Geneva

Ce projet explore l’utilisation de champignons naturels pour contrôler biologiquement la chenille légionnaire d’automne, un ravageur du maïs, tout en préservant les abeilles et l’environnement.

Ce projet en partenariat avec l’université de Nangui-Abrogoua (UNA) à Abidjan (Côte d'Ivoire) vise à développer des solutions biologiques pour contrôler un ravageur majeur du maïs : la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda). Pour cela, des champignons entomopathogènes, c’est-à-dire capables d’infecter et de tuer des insectes, ont été étudiés. Ces champignons ont été prélevés dans les sols de Côte d’Ivoire et appartiennent principalement aux genres Beauveria et Metarhizium.

Des résultats prometteurs en laboratoire

Neuf souches fongiques ont été testées sur les larves de la chenille. Certaines ont montré une efficacité remarquable, avec des taux de mortalité allant jusqu’à 100%. Les cinq souches les plus performantes ont été sélectionnées pour des tests approfondis.

Des essais ont également été réalisés sur un autre stade de développement de la chenille (la nymphe), avec des résultats plus variables. Par ailleurs, les chercheurs ont mesuré la quantité de spores nécessaires pour tuer 50% des larves (CL50), ce qui permet d’évaluer la puissance de chaque souche.

Une approche préventive sur les plantes de maïs

Les champignons ont aussi été appliqués directement sur les semences de maïs, pour voir s’ils pouvaient protéger les plantes dès leur croissance. Certaines souches ont non seulement réduit la mortalité des chenilles, mais ont aussi stimulé la croissance des plantes, montrant un potentiel bio-stimulant.

Des tests en conditions réelles

Les souches sélectionnées ont été testées en conditions naturelles, soit en pulvérisation sur les plantes, soit en traitement des semences. Les chercheurs évaluent actuellement leur impact sur la santé des plantes et le rendement agricole.

Une attention particulière à l’environnement

Pour s’assurer que ces champignons ne nuisent pas aux abeilles (Apis mellifera), des tests ont été réalisés sur des larves et des adultes. Les résultats montrent que certaines souches sont inoffensives, tandis que d’autres peuvent être dangereuses à fortes doses. Des études complémentaires ont permis de comprendre que les champignons les plus agressifs ne se développent pas bien à la température typique des ruches, ce qui limite leur impact sur les abeilles.

Vers une solution durable

Ce projet ouvre la voie à une méthode de lutte biologique efficace et respectueuse de l’environnement contre la chenille légionnaire d’automne. En particulier, la souche Beauveria bassiana A214b se distingue par son efficacité et sa faible toxicité pour les abeilles, ce qui en fait une candidate idéale pour une utilisation en agriculture durable.

Description du projet sur le site d'HEPIA