« Violences obstétricales » ou « accouchement traumatique » : définitions et cadrages des expériences négatives d’accouchement dans les maternités de Suisse romande

La dénonciation des « violences obstétricales » apparait en Suisse romande via les médias à la fin des années 2010 et amène les professionnel.les représentant.es de la périnatalité à réagir. Si beaucoup contestent l’existence problématique de violence dans les maternités, des institutions mettent en avant leur préoccupation pour le « mauvais vécu d’accouchement » ou « l’accouchement traumatique » et annoncent la mise en place de dispositifs pour favoriser les expériences positives et prendre en charge les vécus négatifs. Cette thèse s’intéresse à la création et à la mise en œuvre de ces dispositifs dans trois maternités, via une approche ethnographique mêlant observations, étude documentaire et entretiens avec des professionnel.les et des usagères des maternités. Inscrite au croisement des études féministes des sciences et techniques et de la sociologie de la médecine, elle interroge les adaptations des institutions face à l’émergence de critiques de leurs pratiques et le développement de nouveaux moyens d’action pour intervenir sur l’expérience subjective de l’accouchement. Elle cherche ainsi à comprendre comment le problème des violences obstétricales est reçu, approprié et transformé par les institutions et les professionnel.les. Cette recherche fait partie du projet FNS « Les "violences obstétricales" des controverses aux prises en charge : mobilisations, savoirs, expériences ».