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Contrôle de la qualité des médicaments dans les pays émergents

«Une épidémie silencieuse», c’est ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie le commerce de produits médicamenteux inférieurs à la norme ou falsifiés. La FDA (US Food and Drug Administration) estime que 10% des médicaments vendus dans le monde sont des faux. Sur internet le taux de médicaments falsifiés ou contrefaits représente 50% des ventes. Ce trafic extrêmement lucratif atteint un chiffre d’affaire estimé à 75 milliards de dollars en 2010 et 200 milliards en 2016.

Une menace mondiale qui frappe les pays émergents

Le trafic de médicaments falsifiés représente une véritable crise sanitaire. Selon l’OMS, entre 30 % et 70 % des médicaments vendus dans certains pays africains sont contrefaits. Chaque année, sur un million de décès dus au paludisme, 200 000 pourraient être évités avec des traitements authentiques. Les patients, poussés par des contraintes économiques, se tournent vers des marchés parallèles sans mesurer les risques. Ces produits, visuellement identiques aux médicaments homologués, sont souvent dépourvus de principe actif ou contiennent des substances toxiques. Face à cette menace, les acteurs de terrain manquent de moyens techniques et de formation pour détecter ces contrefaçons.

OpenCE : une solution innovante et accessible

Pour répondre à ce défi, la HEIA-FR a conçu OpenCE, un prototype d’électrophorèse capillaire open source, pensé pour être simple, fiable et abordable. Ce 4ᵉ modèle, fabriqué à partir de composants standards, de pièces imprimées en 3D et découpées au laser, réduit les coûts de 60 % : environ 6 000 CHF contre 14 000 CHF pour la version précédente. L’appareil intègre une interface basée sur des technologies open source (Raspberry Pi, Arduino, Python, Java) et des composants mécaniques standardisés pour garantir la pérennité. Le module UV a été optimisé pour suivre les évolutions technologiques, assurant la durabilité du système. Malgré son coût réduit, la fabrication reste complexe : 120 références, plus de 600 pièces et deux jours de montage par appareil. Cette réalité ouvre la voie à la création d’une start-up au Sénégal, dédiée à l’assemblage et à la distribution d’OpenCE en Afrique de l’Ouest, afin de renforcer la lutte contre les médicaments falsifiés dans les zones les plus touchées. 

Perspectives, prolongement du projet et transfert du savoir

Le projet a permis de concevoir un prototype OpenCE fonctionnel, réduisant les coûts de production de 60 % grâce à des technologies open source et des composants standardisés. Il a établi des collaborations internationales, notamment avec le Liban, pour élargir les applications à l’analyse environnementale, au diagnostic médical et à la sécurité alimentaire. Enfin, il a généré des actions de formation, notamment avec l'université de Genève et l'université de Dakar, et de diffusion avec Pharmelp, incluant des tutoriels, des projets académiques et des partenariats pour renforcer le transfert de connaissances.

► Publications et communications scientfiques

Poster Open source capillary electrophoresis device for quality control of medicines - Lien

Résumé technique - Electrophorèse Capillaire Open Source - Lien

Vidéo de promotion OpenCE et tutoriels de montage (modules 3 et 4) - Lien