Travaux de Master

Muriel Vial

Le travail est considéré comme un support de rétablissement en santé mentale. Pour des personnes rencontrant des difficultés psychiques et éloignées de l’emploi, la réinsertion apparait comme un chemin ponctué d’obstacles. Depuis le 1er janvier 2022, l’Assurance invalidité (AI) met en oeuvre une nouvelle réforme, le développement continu, mettant en place des outils supplémentaires pour les personnes atteintes dans leur santé mentale. Quels sont les conditions et les modalités d’accès à ces nouveaux dispositifs ? Quels sont les enjeux et conséquences pour les bénéficiaires de rente AI ?
Cette recherche a pour but de déconstruire le processus de réinsertion en étudiant les trajectoires de personnes concernées et leur savoir expérientiel ainsi que les pratiques des professionnel-le-s de la réinsertion. Il en ressort que les processus de rétablissement et de réinsertion sont à comprendre conjointement et imposent des étapes aux personnes concernées. Tous deux sont traversés par des tensions et des enjeux qui entrainent des réflexions identitaires sur le rapport au travail.
Dans le contexte contemporain de mutation rapide du marché de l’emploi, la flexibilité occupe une place centrale dans les processus d’organisation du travail mais aussi d’insertion professionnelle. Alors que cette tendance augmente les risques psycho-sociaux, la flexibilité pourrait cependant constituer également une opportunité dans le parcours de rétablissement. Un paradoxe qui interroge les orientations, mais aussi les fondements des politiques d’insertion socio-professionnelle.

Lien vers le Travail de Master en ligne.

Constance Michellod

Être une femme et vieillir dans un environnement urbain n’est pas anodin. Cela peut parfois représenter une réelle épreuve au quotidien. Ce travail explore les manières dont les femmes âgées perçoivent et vivent l’espace public. Il interroge l’usage qu’elles font de la ville, les espaces qu’elles apprécient ou au contraire évitent. Il souligne les obstacles qu’elles rencontrent et les tactiques qu’elles mobilisent pour y faire face. Afin de comprendre finement ce qui se joue, huit femmes âgées ont été rencontrées à plusieurs reprises pour des entretiens qualitatifs et des sorties accompagnées. Leur récit permet de saisir la manière dont elles maintiennent des prises sur le monde malgré les difficultés parfois rencontrées, comment elles abordent l’épreuve de la ville et comment elles investissent (ou non) les espaces publics urbains. La ville de Martigny a été retenue pour le terrain d’enquête ; soit une ville de taille moyenne, qui n’a pas fait l’objet d’un développement d’une politique vieillesse. L’analyse met en perspective la nécessité de la prise en compte de la perception et du vécu de ces femmes pour construire des espaces permettant leur inclusion, tout en interrogeant le rôle des professionnel·les du Travail social dans l’aménagement du territoire et la production de l’espace.

Lien vers le Travail de Master en ligne.

Bénédicte Seifert

Lorsqu’un enfant perd un parent, c’est un bouleversement pour lui et ses proches. Qu’en-est-il de l’accompagnement de ces enfants au quotidien ? Lorsqu’ils fréquentent une structure d’accueil de jour, quel est le rôle à jouer par les professionnel·le·s de l’enfance dans l’accompagnement de l’enfant endeuillé mais également du parent survivant ? Réalisée dans une démarche inductive, cette recherche met en lumière l’expérience de professionnelles d’une crèche-UAPE ayant vécu deux décès d’un père. A travers leurs récits, mais également celui des mères survivantes, l’analyse fait ressortir que les actions des professionnelles auront permis des espaces de respiration tant pour les enfants orphelins et leurs mères que pour les professionnelles elles-mêmes, et ce en dépit des doutes et de l’incertitude de la crise provoquée par ces décès. Ces actions nécessitent du tact et de la confiance et sont intrinsèquement liées à la place que les professionnelles prennent – et que les familles leur laissent prendre – dans le paysage relationnel des familles endeuillées.

Lien vers le Travail de Master en ligne.

Ce travail a également remporté le Prix de la relève de la Société Suisse de Travail Social (SSTS).

Ce travail a également remporté le Prix de la Société Académique du Valais (SAV).

Camille Naef

Les effets de la crise climatique touchent paradoxalement les populations vulnérables qui contribuent le moins aux pollutions et aux inégalités grandissantes. Face à cette injustice, le travail social environnemental légitime l’engagement des professionnel·les en faveur d’une société juste et harmonieuse entre les humains et les écosystèmes. Mais en Suisse, les enjeux climatiques apparaissent sous-explorés par la profession du travail social.
À partir de ce constat, la recherche interroge les représentations du développement durable et la manière dont celles-ci influencent les pratiques du travail social sur le territoire helvétique. L’analyse qualitative d’entretiens menés auprès de professionnel·les et de représentant·es d’institutions issu·es des trois métiers historiques du travail social souligne la sensibilité des travailleurs et des travailleuses sociales au développement durable et ce, malgré une compréhension limitée du paradigme.
La formation, les approches participatives, la collaboration interdisciplinaire, le soutien de l’État et l’engagement politique se révèlent être des leviers majeurs à l’intégration du développement durable dans les pratiques du travail social. Les résultats de la recherche invitent les professionnel·les du travail social à s’engager dès à présent et systématiquement en faveur d’un développement humainement durable.

Lien vers le Travail de Master en ligne.

Charlotte Jeanrenaud

Cette étude s’intéresse à la mort dans le contexte professionnel du travail social. L’objet de recherche se focalise sur le décès des usagères et usagers, plus précisément nommés « personnes concernées », au sein d’un office cantonal de curatelles et de tutelles professionnelles. Sachant qu’un tel décès engendre la fin immédiate du mandat de curatelle, il s’agit de questionner, d’une part, les vécus et les pratiques des professionnel-le-s lorsqu’elles et ils sont confrontés à cette situation et d’autre part, d’en saisir les éventuelles actions et/ou interactions collectives et/ou institutionnelles. Plus largement, c’est la place accordée à la mort par l’institution qui est soulevée. Menée selon une méthodologie de recherche inductive, l’enquête de terrain se constitue de onze entretiens réalisés avec les professionnel-le-s de l’institution. L’analyse des données permet de mettre en lumière le fait que ces professionnelle-s, après un tel décès, mènent encore des actions hors du mandat de curatelle pouvant être lues comme des « activités sociales du deuil ». Or, celles-ci restent principalement individuelles ou inter-individuelles. Suivant la théorie de la régulation sociale du deuil, cela m’amène à postuler que le désordre créé par le décès d’une personne concernée n’est pas identique selon le niveau d’analyse, qu’il soit individuel, collectif ou institutionnel. L’étude démontre au final que l’institution octroie une place particulière mais non spécifique à la mort, et invite à repenser la notion traditionnelle de deuil de manière collective, afin de concevoir le deuil des professionnel-le-s dans de nouvelles formes.

Lien vers le Travail de Master en ligne.

Ce travail a également remporté le Prix de la relève de la Société Suisse de Travail Social (SSTS).