EN

Première édition de la journée de la valorisation de la recherche HES-SO

Publié le 30.09.2022. Mis à jour le 30.09.2022.

Organisée par le Dicastère Recherche et Innovation le 15 septembre à la HETSL, cette journée consacrée à la manière de mieux visibiliser la recherche et les expertises auprès du grand public et des partenaires de terrain s’adressait tant aux chercheuses et chercheurs qu’aux collaboratrices et collaborateurs des services de communication des hautes écoles de la HES-SO.

Avec une centaine de participant·es, la première édition de la journée de la valorisation de la recherche a été marquée par deux temps forts. La session plénière du matin a été l’occasion de réfléchir et discuter des enjeux et défis de la valorisation scientifique. L’après-midi des ateliers ont fourni aux personnes présentes des outils concrets et permis d’échanger des bonnes pratiques en matière de valorisation de la recherche et des expertises auprès du grand public et des partenaires de terrain.

Enjeux et défis de la valorisation scientifique

Ces dernières années, notamment lors de la pandémie du Covid-19, les enjeux de la valorisation de la recherche sont devenus de plus en plus importants. Pour notre institution, tant pour le Rectorat que pour toutes ses hautes écoles, il est crucial de sensibiliser les chercheuses et les chercheurs, mais aussi les collaboratrices et collaborateurs des services de communication, à la nécessité de rendre davantage visible la recherche HES-SO et ses résultats auprès du grand public et des partenaires de terrain. Pour cette raison, il faudra favoriser la formation à la communication de la recherche de toutes les actrices et tous les acteurs concerné·es. Un grand défi pour notre institution est de continuer à offrir des supports et outils de valorisation, notamment People@HES-SO, sans oublier la revue Hémisphères qui répondent aux besoins de toute la communauté HES-SO.

La plupart de ces enjeux et défis ne concernent pas uniquement la HES-SO, mais aussi toutes les Hautes écoles spécialisées, pédagogiques et universitaires suisses et étrangères. La capacité d’adapter les contenus et formats aux publics représente un défis majeur. L’exemple de l’Université de Lausanne a été présenté lors de cette journée par Olga Canton Caro. Notamment dans le cadre du Laboratoire Sciences et Société - l’éprouvette, les médiatrices et médiateurs scientifiques, en travaillant en réseau avec plusieurs parties prenantes, proposent des expositions ludiques, des balades thématiques ou des ateliers scientifiques. Ces formats de médiation sont conçus pour des publics spécifiques qui ne sont pas identifiés uniquement en raison de certaines catégories socio-démographique (l’âge, le genre, etc.) mais  en prenant en considération le degré réceptif, participatif, collaboratif et revendicatif.

La valorisation représente également un enjeu pour les bailleurs de fonds. Jean-Luc Barras, Chef du Secteur Recherche à long-terme au FNS a relevé que pour cette instance, encourager le dialogue entre les scientifiques et le public permet de s’interroger sur plusieurs éléments, comme la place de la fascination à l’égard des découvertes scientifiques ou le rôle des chercheuses et chercheurs dans la médiation scientifique ainsi que les efforts demandés pour accomplir cette nouvelle mission. Ce dialogue doit être conçu comme une opportunité pour construire des nouvelles synergies et acquérir des nouvelles compétences. C’est pour cette raison que le FNS propose plusieurs instruments de financement, notamment SOR4D et Agora, ainsi que d’autres activités, des concours d’images scientifiques ou la publication du magazine Horizons, pour montrer la valeur de la recherche dans la société.

La valorisation de la recherche représente un enjeu également pour les politiques et les médias. Dans son intervention, Annick Chevillot, rédactrice en chef adjointe et responsable du Flux Santé & Alimentation chez Heidi.news a relevé que la pandémie de Covid-19 avait permis de mieux observer les défis posés par les fake news. Tout le monde a été confronté à ce type de problématique et dans plusieurs cas, en raison également d’une exposition aux informations qui ne cesse d’augmenter, il n’est pas anodin d’identifier clairement une fake news. Il est vraiment nécessaire de se focaliser sur les nuances pour comprendre si certaines nouvelles incitent à des biais ou à la radicalisation en favorisant la montée en puissance de valeurs très conservatrices qui prônent ouvertement une posture antiscience. En raison de la complexité et de la portée du phénomène, les démocraties contemporaines ne sont pas toujours équipées pour le contraster de manière efficace, c’est-à-dire sans favoriser une forte polarisation du débat public.

Comment mieux visibiliser la recherche et les expertises auprès du grand public et les partenaires de terrain ?

Quatre pistes ont été proposées aux participant·es de la journée par le biais de différents ateliers. Tout d’abord, on peut vulgariser la recherche, notamment ses résultats, pour les partenaires de terrain et le grand public. Pour ce faire, comme suggéré par Isabelle Dufour, chargée de cours à la HEG-FR, il faut changer de paradigme en adaptant le language aux publics cibles ainsi qu’en se montrant « axé·es solutions » et pas uniquement problèmes, pour rendre la recherche accessible. Ce changement, qui implique la volonté de sortir d’une zone de confort, nécessite de l’exercice et un certain temps.

En outre, on peut décider de valoriser la recherche sur les réseaux sociaux. Dans ce cas, Michael Perret, professeur associé à la HEG Arc, a souligné l’importance de connaître la logiques propre aux réseaux sociaux pour « être trouvé·e », « être lu·e » et « être cliqué·e ». Pour rendre ce type de communication efficace, il faut identifier le réseau social professionnel le plus adapté à nos besoins, maîtriser ces spécificités et codes, sans jamais oublier que les contenus se périment très vite.

Si on n’est pas à l’aise avec les réseaux sociaux, on peut toujours privilégier les médias traditionnels. Geneviève Ruiz, journaliste et responsable éditoriale de la revue Hémisphères, a mis l’accent sur le fait que lorsqu’on parle de ses recherches avec un·e journaliste, notamment dans la presse écrite, il faut comprendre que son but est de rédiger un article pour capter, et ne pas perdre, l’attention des lectrices et lecteurs. Afin construire une bonne collaboration avec un·e journaliste il est important, par exemple, de demander quel sera l’angle de l’article et s’intéresser à la publication. Par contre, les tentatives d’imposer une structure, un titre, des illustrations, etc. à un article risquent d’affaiblir la confiance mutuelle et rendre la collaboration moins efficace.

Enfin, on peut « monter » un projet de communication à l’aide d’Agora, l’instrument de financement du FNS qui vise à promouvoir le dialogue entre les scientifiques et la société. Dans la préparation du dossier de candidature, Alice Chau, collaboratrice scientifique e coordinatrice du programme Agora, a souligné l’importance de bien connaître les critères de sélection, mais surtout de faire en sorte que le dialogue direct joue un rôle central dans le projet et de soigner la cohérence notamment entre les buts communicatifs, les publics-cible (non académique ou scientifique), les moyens de communication et le plan de communication.

Un grand merci à toutes et tous les intervenant·es ainsi qu’à toutes et tous les participant·es pour avoir contribué à la réussite de cette journée. Merci à la HETSL pour l’accueil et rendez-vous en 2024 pour la deuxième édition. 


Contact

Maxime Bottel

Dicastère Recherche et Innovation

Chef de projet Gestion et valorisation de la Recherche

maxime.bottel@hes-so.ch