Le WWF évalue périodiquement l'intégration systémique de la durabilité dans les structures, missions et activités des institutions d'enseignement supérieur en Suisse. Cette évaluation, la quatrième depuis 2017, vise à mesurer les progrès des hautes écoles vers un "idéal universitaire durable" tel que défini par le WWF. La démarche a pour but de reconnaître les forces, d’identifier les défis communs et de promouvoir l’apprentissage par le partage des meilleures pratiques.
Depuis le dernier rapport de 2021, le WWF relève des progrès significatifs pour la HES-SO en matière d'ancrage de la durabilité au niveau institutionnel et stratégique. L'adoption de la Stratégie de durabilité 2021-2024, dont le renouvellement est en cours pour la prochaine période, et l'intégration des principes de durabilité dans les objectifs stratégiques du Plan d’intention 2025–2028, témoignent d’un engagement à long terme.
La création de la Plateforme de durabilité et du réseau de délégué∙es durabilité dans les hautes écoles figure parmi les points forts. Cette structure soutient les initiatives des hautes écoles, en particulier des étudiant∙es, et facilite le partage de ressources et de bonnes pratiques. Le rapport souligne également la contribution du programme Former pour transformer qui vise à inscrire les enjeux de la durabilité au cœur des enseignements de la HES-SO en formant le corps enseignant, en développant des outils pédagogiques et en mobilisant les étudiant∙es.
Si la HES-SO se situe dans la moyenne du classement des hautes écoles suisses, les défis, pour beaucoup liés au contexte spécifique de la HES-SO, restent nombreux. Le rapport suggère par exemple l'adoption d'objectifs communs aux 28 hautes écoles en faveur de la neutralité carbone ou encore un outil standardisé d'évaluation des connaissances en matière de durabilité chez les étudiant∙es. Il met en évidence aussi le besoin d'un dialogue structuré et récurrent entre les étudiant∙es et les directions au niveau des écoles. Concernant la dimension sociétale, bien que les communautés locales soient impliquées ponctuellement par le biais notamment des livings labs tels que le Smart Living Lab ou l'Energy Living Lab, le WWF remarque l'absence pour l'heure d'une véritable structure institutionnelle qui permettrait d'engager des partenariats de long terme avec des acteur∙ices extérieur∙es sur des questions de durabilité.
Parmi les initiatives remarquables, le rapport cite le projet SWEET Lantern, coordonné par la HES-SO Valais-Wallis qui vise à co-concevoir des solutions énergétiques pour une Suisse à faible émission de carbone en impliquant les citoyen∙nes. Le WWF relève aussi le projet CréAgir, un atelier interdisciplinaire qui implique les étudiant∙es de différentes filières de la HES-SO Genève dans des projets agiles et collaboratifs pour inventer la ville de demain.