Par Olivia Loup, étudiante en génie électrique à la HEIG-VD et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture.
Comme la plupart des personnes, j'ai entendu parler des fameux cerveaux meilleurs pour l'art, pour les mots ou encore pour les maths. J'ai déjà dû faire ces fameux tests de personnalité pour dire si j'avais un profil jaune, rouge, vert ou bleu. Et je connais bien l'étonnement des gens lorsque je leur dis que, bien que je sois étudiante en ingénierie, j'apprécie la poésie ou le dessin.
De là, je me suis demandé : "Est-il vraiment question d'un cerveau plus apte à un domaine ?" En réalité, n'utilisons-nous pas notre cerveau de la même manière pour créer un code, imaginer le mécanisme d'un moteur que pour réfléchir à la fabrication d'un pull ou peindre un tableau ?
Cherchant à devenir de meilleures versions de nous-mêmes ou à comprendre quelle serait la voie que nous devrions suivre, nous prenons comme acquis des schémas simplifiés qui nous donneront des biais sur nos capacités.
En effet, selon l’étude de Colom et al. (2006), il n'existerait pas réellement de réseau neuronal plus développé pour une manière de faire. En général, les seules choses que nous pouvons déterminer avec certitude, c'est que notre cerveau fonctionne comme un muscle (même s’il n’est pas fait de la même manière). S'il n'a jamais fait un mouvement (un mode de réflexion), il lui sera plus difficile de le réaliser. A force de pratiquer, il se muscle et nous avons acquis une nouvelle compétence. Il faut donc voir cela comme un esprit croissant par l'apprentissage et non des connaissances présentes dans notre ADN.
Cette réflexion est l'une des nombreuses faisant partie des neuromythes, des mythes sur le fonctionnement du cerveau crées par une étude erronée ou une simplification d'explication.
Cela, en ajout entre autre de l’étude de Koechlin et al. (1997) me permet d'enlever un principe de fond. Les études d'ingénieur·es ne sont pas réservées à une élite de cerveau triée à la naissance. Ce sont des capacités acquises par l'entrainement, les faits et l’apprentissage de nouvelles choses.
Ces pensées ont le mérite de mettre en avant le questionnement sur le cerveau et une recherche de l'amélioration de notre manière d'apprendre. Cependant, dans ce genre de cas, elles créent aussi de fausses croyances pouvant générer des biais cognitifs ou sociaux qui freinent certaines personnes dans leurs vies et notamment leurs choix de carrières.
De manière générale, n’oubliez pas qu’une grande partie de vos freins sont justes le résultat d’un manque de confiance ou de fausses informations donc gardez une grande part de curiosité et croyez en vos capacités!
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