Le succès des années précédentes a confirmé que parler ouvertement de sexualité dans les soins répond à un besoin pour les professionnelles et professionnels. En effet, ce monde est, tout comme les autres, confronté à des comportements allant du harcèlement à l’abus. Se traduisant par des paroles et/ou des actes, ceux-ci expriment divers degrés de maltraitance.
«De telles journées permettent d’aborder sans mâcher ses mots des sujets que, comme soignante ou soignant, on garde souvent pour soi, et de parler de la question des limites en partant de cas précis. Nous traiterons de sujets délicats comme, par exemple, les câlins dans le cadre de la fin de vie: jusqu’où aller pour rester dans son rôle de soignante ou soignant tout en offrant un accompagnement aussi humain que possible?», explique Patricia Dupuis, maître d’enseignement à HESAV, responsable de la journée.
Une thématique qui touche toutes les professions de la Santé
Plusieurs ateliers et interventions permettront de discuter, sans tabou et sous plusieurs angles, d’intimité et de sexualité, de pouvoir et de vulnérabilité, du rapport au corps et du toucher, etc.. Il sera aussi question de cybersexualité dans la communauté homosexuelle et, enfin, de porter un regard sociologique sur la pornographie dans la société contemporaine. Car l’un des enjeux réside dans le fait que les contraintes imposées par la société actuelle oscillent entre ouverture à toutes les sexualités et stigmatisation des différences, voire des victimes. Cet environnement complexifie les pratiques et relations, dont celles au sein des métiers de la santé.
Le corps infirmier n’est, c’est évident, pas le seul confronté à ces questions. C’est pourquoi l’édition 2019 donnera pour la première fois la parole à des soignantes et soignants issus d’autres filières: Physiothérapie, Sage-femme, Technique en radiologie médicale. Du côté des participantes et participants, la journée est ouverte à toute personne concernée par la relation de soin.