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Inline - le magazine des diplômé·es en HES

Publié le 20.11.2018. Mis à jour le 05.05.2021.

Le nouveau numéro de novembre vient de paraître. Vous y trouverez une interview sur un jeune architecte formé à la HEIA-FR, découvrirez de nouveaux enjeux des soins infirmiers ainsi qu'une brochure sur le profil HES.

Une architecture douce

Bâtir des lieux à vivre

 

Rencontre avec Samy

Thimont, diplômé de la Haute école d’ingénierie et

d’architecture de Fribourg, HEIA-FR, architecte chez Arches 2000 à Delémont, qui place la relation avec le client au centre de son métier.

De l’école au terrain

Employé depuis août 2014 chez Arches 2000, quelques semaines seulement après la fin de ses études, il se dit heureux d’être retourné dans le Jura où il a grandi et d’y travailler. Après un apprentissage de dessinateur en bâtiment à Rebeuvelier JU et une maturité intégrée, ce Jura, il l’a quitté le temps d’un bachelor à la Haute École d’Ingénierie et d’Architecture (HEIA) de Fribourg, commencé en 2011.

Durant ces études, il travaille l’été dans l’entreprise dans laquelle il a effectué son apprentissage comme dessinateur en bâtiment, ce qui est pour lui «un moyen de garder contact avec la pratique». Car, si le cursus de bachelor en architecture de la HEIA Fribourg fournit de solides bases théoriques, il n’initie que peu aux réalités pratiques du métier d’architecte, le volet technique étant moins poussé.

Selon Samy Thimont, le programme, «qui se rapproche de plus en plus de celui des formations en architecture des Écoles Polytechniques Fédérales (EPF)», offre une large place à la créativité. C’est une force: «On peut expérimenter, pousser son geste d’architecte jusqu’au bout, sans trop de contraintes.» Avoir été formé à Fribourg, souligne Samy Thimont, lui a donné une bonne culture en architecture. Mais le fossé est grand, ajoute-t-il, entre l’école et le travail en bureau: «En arrivant chez Arches 2000, il m’a fallu un immense temps d’adaptation.» À quoi, exactement, sa formation en Haute École ne l’avait pas préparé? À ce qui vient après la conception du projet, quand commence sa réalisation. Samy Thimont évoque ainsi le «stress des chantiers» sur lesquels travaillent parfois jusqu’à cinquante personnes: «Le rapport avec les artisans, les maîtres d’ouvrage, ça ne s’apprend pas à l’école.»

Au-delà de la conception du bâtiment «sur le papier» – c’est-à-dire sur les plans qu’il étale devant nous, sur la grande table de réunion, des croquis et des vues en trois dimensions d’un projet d’aménagement extérieur sur lequel il travaille en ce moment, pour mener à bien un projet –, il faut s’appliquer à respecter ce qu’il appelle les «trois piliers»: délai, coût, qualité du matériau.

Un job indépendant

Chez Arches 2000, chaque personne est responsable de projet, «de la poignée de main à la remise des clés». Il n’est pas seul pour autant. Aidé par un autre collaborateur du bureau, son travail se fait toujours dans une tension entre indépendance et travail d’équipe: «Un bureau d’architecture, c’est un bateau qui avance.» Est-ce particulier à Arches 2000? Pas vraiment, répond Samy Thimont, mais cette manière de fonctionner lui convient.

Travailler dans un bureau comme Arches 2000, bien installé depuis sa création il y a près de cinquante ans, permet de concevoir et de suivre des projets de grande envergure, de bénéficier d’un savoir-faire reconnu. C’est d’ailleurs cette «bonne réputation» qui l’a incité à postuler dans ce bureau. Ainsi, l’interrogeant sur son possible désir de se mettre à son compte, il rétorque préférer s’investir plus encore dans le bureau qui l’emploie, profiter des opportunités qu’il lui offre et de la confiance qu’ont en lui ses clients.

Une architecture à l’échelle humaine 

 

Depuis son arrivée en 2014, Samy Thimont a dirigé près d’une dizaine de projets. Du premier (la rénovation d’une maison) au plus récent (un centre d’accueil qui vient d’être inauguré et dont il nous montre des photographies qu’il commente joyeusement), aucun ne le rend plus fier qu’un autre: «Tout est fierté, si c’est bien fait.»

La manière de concevoir des espaces part, pour Samy Thimont, d’une conviction profonde: l’espace crée des émotions particulières. Ainsi, nous montrant le haut plafond de la salle de réunion, il nous explique que cette hauteur permet de travailler plus sereinement, mais ne serait pas, par exemple, souhaitable pour une salle de bain. La construction se pense ainsi par sa fonction, mais également, et cela Samy Thimont y tient, selon la sensibilité du client.

«Quand on commence un projet avec un client, déclare-t-il, on discute. Il faut alors découvrir sa sensibilité, ses habitudes, pour qu’il puisse au mieux possible habiter le bâtiment fini.» La relation au client est ainsi au coeur de son métier d’architecte: «Je suis pour une architecture douce. Je conçois des espaces que le client puisse meubler, habiter comme il l’entend.»

Ainsi, si le modulor de Le Corbusier orne la salle de réunion, Samy Thimont ne travaille pas avec une silhouette standard, mais avec des hommes et des femmes de chair et d’os, dont il aimerait qu’ils se sentent pleinement chez eux dans les espaces qu’il imagine et réalise.

Thomas Flahaut

Soins infirmiers et HES :

le succès

Débattre des compétences professionnelles (LPSan), nécessite de souligner les progrès significatifs apportés par l’introduction, en 2006, du Bachelor dans le domaine de la santé. Les directions des soins plébiscitent ce niveau universitaire et confirment que les nouveaux professionnels sont aptes à relever les défis sanitaires actuels  (vieillissement, démences, maladies chroniques, renforcement du maintien à domicile).

Formés à l’interprofessionnalité, à la pensée critique, à l’évaluation clinique et à une pratique évolutive «evidence based», ils intègrent la qualité des soins et la sécurité des patients dans leur sphère de responsabilités. Assurer le niveau de compétences requis pour faire face aux attentes du système de santé et à l’évolution du mandat social confié aux infirmières renforce notre détermination à développer encore plus l’accès, via le Bachelor, à une pratique experte ainsi qu’à promouvoir la pratique avancée infirmière. De plus, la formation en soins infirmiers avec ses trois cycles universitaires permet entre autres de faire face aux enjeux digitaux ainsi qu’à ceux liés à la médecine personnalisée ou encore à la raréfaction des ressources (par ex.: la pénurie de médecins généralistes).

Le Conseil du domaine Santé de la HES-SO a publié huit thèses affirmant la nécessité de s’en tenir au seul niveau Bachelor. Le Bachelor a permis de tripler les effectifs estudiantins romands, de satisfaire les employeurs et d’œuvrer en conformité avec les conclusions des études internationales sur le rapport entre formation et sécurité.

 

Nataly Viens Python, Directrice de la Haute école de santé

Fribourg (HEdS-FR)

Jacques Chapuis, Directeur de l’Institut et Haute Ecole, de la Santé

La Source

Prise de position à consulter sur www.fhschweiz.ch/actualites

Des métiers différents mais un profil identique :

le profil HES

 

En 2016, les HES (hautes écoles spécialisées) ont délivré plus de 18'000 titres en Suisse. Lors de l’année académique 2016/17, plus de 244'000 étudiants suivaient une formation dans une haute école. Parmi eux 31% étudiaient dans une HES (61% haute école universitaire, 8% haute école pédagogique)1.

Les diplômés HES se retrouvent actifs professionnellement dans des métiers très différents selon le domaine d’études qu’ils ont suivi (plus de dix domaines d’études HES). Finalement qu’est-ce qui caractérise ce diplôme HES que ce soit pour un architecte, artiste, chimiste, infirmier, travailleur social, etc.? Le profil HES répond à cette question et présente en neuf points les caractéristiques des HES. Il rappelle que les HES sont équivalentes mais différentes des autres types de hautes écoles. Le profil HES, redéfini récemment par FH SUISSE, a pour but de sensibiliser les milieux économiques, sociaux et culturels aux spécificités bien distinctes du diplôme HES.

 

Commander ou lire la brochure en quatre langues sur www.profil.ch

1 Source: statistique des hautes écoles, édition 2018, OFS

 

Inline novembre 18