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Sociologie interactionniste des soins infirmiers de fin de vie. Une analyse du monde social de l’aide à mourir en Suisse romande

Santé

Murielle Pott

Les infirmières et les infirmiers disposent en Suisse d’un processus d’académisation qui leur permet de développer des compétences de recherche grâce à la création en 2001 de la Haute Ecole Spécialisée Santé Social (HES-S2) et en 2007 de l’Institut universitaire de Formation et de Recherche en soins (IUFRS). Cette synthèse montre dans un premier temps la construction de la posture de recherche sociologique d’une infirmière spécialisée en oncologie et en soins palliatifs devenue enseignante puis professeure HES ordinaire. Analysant le contexte de l’aide à mourir comme un monde social, cette synthèse présente dans un deuxième chapitre les résultats de quatre études qui documentent des configurations d’aide et de soins confrontées à des situations de mort proche, à domicile ou en institution. L’utilisation de différentes méthodes qualitatives et quantitatives a permis de mettre au jour des ordres négociés différents et de décrire des modes d’articulation du travail d’aide et de soins. Après avoir mis en perspective ce corpus d’un point de vue international et féministe, la figure de l’expert·e d’usage est utilisée comme un nouvel analyseur des configurations d’aide et de soins. La Recherche-Action Collaborative (RAC) paraît une option prometteuse pour comprendre, voire améliorer les soins infirmiers de fin de vie. Reprenant les principaux résultats de ces 20 années de travail sociologique et les derniers travaux sur la compassion, le chapitre six et la conclusion proposent un cadre de réflexion et d’action aux infirmières et aux infirmiers.