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Par notre ambassadrice égalité Julie Perroud, étudiante en Architecture

Au cours de mes études en architecture à Hepia, je suis amenée à concevoir des projets, développer des concepts et construire dans les règles de l’art, tout en prenant en compte certains aspects tels que l’écologie et la durabilité. Pour cela, il est nécessaire de pouvoir être capable d’imaginer, créer, mais aussi de s’inspirer du travail des grand·es architectes de ce monde. Le fait d’emmagasiner le plus possible de références et de connaissances sur l’architecture d’autrefois et celle d’aujourd’hui, permet de pouvoir comparer, critiquer, analyser un bâtiment et de s’orienter vers ce qu’on aime ou pas. Au tout début de la conception du projet, c’est une phase de réflexion. Le lieu et le quartier sont analysés et vient ensuite la phase de recherche. C’est surtout à ce moment-là que ce catalogue de références est utile à la conception.

Pour ma part, je suis toujours accompagnée de mon petit livre rouge. J’en ai un pour chaque nouvelle année. Dedans, je note absolument tout ce qui me passe par la tête, je dessine et je pose mes idées. Je note aussi tous les noms et bâtiments qui nous sont présentés en cours afin de toujours avoir un regard comparatif avec ce que je fais.  Qui sait ? Plus tard, ça pourrait toujours me servir.

Malheureusement, en cours, on parle souvent de très grands architectes masculins comme Le Corbusier, Mies Van der Rohe, Frank Lloyd Wright,  mais pas suffisamment des femmes architectes. Bien évidemment, j’en apprécie fortement quelques-uns mais cela m’a aussi encouragée à me renseigner sur les femmes dans ce milieu. Où sont-elles ? Je me suis vite aperçue qu’elles sont très peu à avoir monté leur propre agence. Dans l’histoire de l’architecture, les femmes qui étaient diplômées dans le domaine ont souvent ouvert leurs bureaux aux côtés de leur mari. De cette façon, la femme passait toujours au second plan. Dans cette catégorie, il y a Alison et Peter Smithson par exemple ou encore Robert Venturi et Denise Scott Brown. Autrefois, elles ont même révolutionné le monde de la modernité et même inventé de nouveaux concepts. Margarete Schütte-Lihotzky est connue pour avoir conçu la cuisine de Francfort, la toute première cuisine moderne pour rendre efficace les tâches ménagères. Même en se penchant sur les mémoires, biographies et livres d’architecture, très peu sont écrits par des femmes.

Avec le temps, elles ont osé ouvrir leur propre agence et c’est en faisant ces recherches que je me suis aperçue que, même si le pourcentage est faible, il y a beaucoup plus de femmes qu’on le croit en architecture et dont on ne parle pas assez. Le plus dur a été de démontrer que la femme a elle aussi sa place dans le milieu technique et même aujourd’hui, ça arrive encore que lorsqu’une architecte va sur un chantier, il y ait toujours des aprioris car certains hommes ont parfois du mal avec l’autorité provenant d’une femme. Il faut donc prouver qu’on sait de quoi on parle, ne pas faire attention aux regards des autres et, le plus important, se respecter les uns les autres.