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La vie n’est pas forcément une ligne droite, ni un fleuve tranquille. Dans cet article et dans cette optique, je vous raconte comment je suis arrivée aujourd’hui à étudier le génie civil et ce qui a bien pu m’attirer dans ce domaine souvent méconnu.

Par notre ambassadrice Tina Jutzeler, étudiante en Génie Civil

Une question qu’on me pose fréquemment est qu’est-ce que je fais dans la vie. La réponse est plutôt simple:  j’étudie pour devenir ingénieure civile. Mais étrangement, ça n’est jamais aussi simple quand je réponds à cette question. Il y a plusieurs raisons à cela: premièrement peu de gens savent réellement en quoi consiste le métier d’ingénieur·e civil·e et ensuite on me demande souvent – pour ne pas dire toujours – comment et quand j’ai su que je voulais devenir ingénieure en génie civil.

Commençons donc par le début: j’ai toujours été intéressée par tout ce que j’apprenais et depuis très jeune je réfléchissais à ce que je pourrais faire plus tard, quel métier j’allais exercer pour le reste de ma vie. Une sacrée pression en fin de compte, qui m’a amenée à mon premier choix de carrière.

Cette première orientation était la médecine, une discipline qui regroupait un maximum d’éléments importants pour moi – les sciences et les gens. Après avoir terminé mon école obligatoire – avec comme option latin – j’ai obtenu ma maturité gymnasiale, mais en économie et droit. C’est bien avec de petits doutes et beaucoup d’appréhension que j’ai alors commencé mes études en médecine et sans trop de surprise, je n’ai malheureusement pas passé la première année tant redoutée. Un premier échec dans ma vie de bonne élève, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti au début.

C’est à ce moment que ma vie a pris son réel tournant, que j’ai dû vraiment réfléchir pour trouver ma véritable voie. Après avoir discuté avec une conseillère en orientation, fait des recherches sur internet, parlé à des ami·es étudiant·es dans différentes filières, j’ai finalement fait mon choix. Ce sera le génie civil.

Qu’est-ce qui a fait ressortir cette vocation du lot? Après avoir déterminé que l’ingénierie serait la direction idéale pour moi, le génie civil a immédiatement retenu mon attention dans ce vaste domaine. En effet, j’avais besoin de quelque chose de concret, de visible : quoi de plus proche que la construction?

Plus je me renseignais, plus je me demandais pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. Tout simplement parce que ce n’est pas un métier connu, ou qui « brille » autant que la médecine. Mais qui a contribué à la construction de ces hôpitaux, ces routes, ces ponts et ces barrages, à l’aménagement de ces villes, à la mise en place de ces systèmes de transport ou d’évacuation des eaux ?

Finalement, être ingénieur·e en génie civil est peut-être bien un travail de l’ombre mais une chose est sûre, ce travail est essentiel à notre société et il est visible partout si on fait attention. Il m’aura fallu un peu plus de temps que la plupart de mes collègues, mais j’en suis certaine à présent, je serai ingénieure. J’ai donc recommencé des études à l’université, puis arrêté, puis fait un stage dans un bureau d’ingénieur·es et aujourd’hui je suis heureuse de pouvoir dire que j’étudie actuellement le génie civil dans une HES qui me correspond.

Tout ceci pour vous dire que parfois les meilleurs choix ne sont pas les plus simples ni forcément les premiers. L’ingénierie est un vaste domaine que l’on oublie trop souvent de recommander aux jeunes gens et encore plus aux jeunes filles malheureusement. Il n’y a pas vraiment d’erreurs ou d’échecs, mais plutôt des expériences. Alors allez-y, renseignez-vous, posez des questions et surtout n’ayez pas peur d’essayer ! Qui sait, vous serez peut-être aussi les ingénieur·es de demain.