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Plus de femmes dans la construction

Publié le 15.05.2023. Mis à jour le 05.06.2023.

Brisons les stéréotypes

Par Marion Seydoux, étudiante en géomatique à la HEIG-VD, diplômée en architecture de la HEIA-FR et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture.

La présence des femmes dans le secteur de la construction reste encore très faible aujourd’hui. Le nombre d’ouvrières sur les chantiers est encore plus minime : la minorité de femmes qui s’y rendent sont en effet architectes, dessinatrices ou encore ingénieures. Très peu occupent le poste de maçonnes, charpentières, ferblantières ou encore poseuses de sol.

En tant qu’ingénieure en formation, je me rends périodiquement sur les chantiers. Il me tient à cœur de partager mon ressenti et mon expérience pour que les filles qui me lisent aujourd’hui aient une meilleure idée du travail sur les chantiers, afin d’éventuellement changer les a priori sur ce milieu.

Etant plus jeune, j’avais peur de ne pas me sentir à ma place ou de ne pas être prise au sérieux. Cette appréhension m’a retenue de demander à aller plus régulièrement faire des contrôles sur le terrain et ainsi de gagner en expérience. Avoir des témoignages de femmes travaillant dans la construction m'aurait sûrement aidée et donné le courage de surmonter ma peur.

Pour commencer, je retiens qu'il y a des aspects positifs et négatifs à être une femme sur un chantier. Je constate que lors de ma venue sur le terrain, il y a très souvent un ouvrier qui sécurise mon espace de travail et me montre le chemin pour accéder aux échafaudages. Ce comportement, que j'ai considéré au premier abord comme bienveillant, n'a en général pas lieu lorsque mes collègues masculins se rendent sur un chantier. Est-ce que l’on croit que les femmes ne sont pas capables d’être autonomes dans ce milieu ou est-ce un geste aimable envers la gent féminine selon leur éducation reçue ? Cette réaction peut être perçue comme négative pour certaines personnes, mais lors de nos premières visites sur le chantier, se sentir accompagné·es est assez rassurant.

Deuxièmement, il faut retenir que la plupart des échanges avec des ouvrières, des ouvriers ou des technicien·nes sont orientés pour nous aider à bien faire ou à prendre des décisions. Grâce à ces personnes, nous nous améliorons selon leur besoin de praticité et nous pouvons aussi de notre côté apporter des corrections sur le travail effectué ou à venir. Ces partages de connaissance sont selon moi considérés comme des moments extrêmement formateurs.

Malheureusement, il m'est arrivé à plusieurs reprises que des ouvriers masculins m'écoutent attentivement, sans pour autant exécuter ou croire mes paroles. Je n'étais pas prise au sérieux et j'ai dû démontrer mes compétences pour prouver que j'étais à ma place.

Cependant, quoi qu’il arrive, constater sur place nos réalisations sont des instants très enrichissants et satisfaisants, c’est pour cela que j’aime aller sur les chantiers. C’est aussi dans ces moments-là que nous nous rendons compte si tout fonctionne comme nous l’avions imaginé et conceptualisé. Effectivement, la théorie et la pratique sont deux choses souvent très différentes!

Pour terminer, je préciserais que les femmes ont leur place sur les chantiers, tout comme les hommes. Leur présence et la diversité de leurs compétences sont essentielles pour construire des ouvrages de qualité. En encourageant leur participation, nous renforçons la mixité des métiers et construisons une société plus inclusive.

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