Par Olivia Loup, étudiante en Master of Science in Engineering à la HES-SO et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture.
Il n'est possible d'évoluer dans notre monde sans entendre parler d'obsolescence programmée. Tantôt d'un ton défaitiste, tantôt d'un air réaliste ou même comme un point central pour permettre d'avoir une économie viable. Mais d'un point de vue technique déjà, qu'est-ce que cela veut dire et comment cela nous impacte ?
En simplifié, cela signifie diminuer artificiellement la durée de vie d'un appareil électronique. Cette technique pèse sur nos ressources et donc sur l'environnement, faisant apparaître des problèmes tels que la mode de changer d'appareils électroniques dès leur sortie, ainsi que de nombreux coûts économiques mais surtout écologiques liés au tri.
J'ai voulu comprendre ce que cela signifiait au niveau même de l'appareil : qu'est-ce qui en diminue l'espérance de vie ? Nous changeons d'appareil quand nous estimons que celui-ci ne permet plus d'atteindre ses objectifs, que ce soit par sa lenteur d'action, une batterie trop peu performante, un manque de place, une surchauffe ou un défaut d’un élément externe comme un écran cassé.
Au niveau software, il est souvent question de nouvelle version non compatible avec un ancien appareil. Cette situation amène des bugs non corrigés, menant à un système moins performant et plus lent. Au niveau hardware, il peut y avoir une question de positionnement des composants. Etant donné que certains sont plus sensibles à la chaleur, les positionner proche d'une batterie ou d'un radiateur diminue leur espérance de vie. Les demandes du public, comme par exemple un appareil plus fin, motivent dans certaines situations un tel positionnement.
Etant donné qu'il y a déjà un cadre juridique permettant de lutter contre l’obsolescence programmée ("Sanctionner juridiquement le raccourcissement délibéré de la durée de vie d’un produit", rapport du Conseil Fédéral de juin 2024), est-ce encore une réalité ?
De manière générale, nos appareils en vieillissant seront moins performants qu'aux premiers jours, cela est un fait, quels que soient l'attention et le soin qui lui sont apportés. Mais notre degré d'acceptation de cet effet vieillissant n'est-il pas le plus grand problème ? Dans le cadre de nos études, nous sommes plus facilement formé·es à la bonne réalisation d'un circuit imprimé correspondant aux besoins technologiques plutôt qu'à la création de composants obsolètes.
La question de l'obsolescence programmée reste ouverte, des pistes d'explication existent et des preuves de leur actualité restent à discuter. Il est intéressant de comprendre et d’analyser les enjeux en termes de durabilité lors de la création et de l’achat de produits électroniques. De plus, avons-nous vraiment besoin de régulièrement changer d’appareil pour bénéficier d’améliorations qui ne nous sont probablement pas nécessaires ?
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