Par Marta Rende, étudiante en informatique et systèmes de communication à la HEI-Valais et ambassadrice du domaine Ingénierie et Architecture
Le secteur de l’informatique est en constante évolution et joue un rôle clé dans notre société. Cependant, un défi persistant dans ce domaine est le manque de représentation féminine. Alors que les femmes représentent environ le 50% de la population mondiale, elles ne constituent qu’une minorité dans ce secteur. Les filières HES-SO ont environ 10% de femmes présentes dans toutes les formations d’informatique et systèmes de communication.
Au début cependant, le domaine de l’informatique était en grande partie composé par des femmes. Les premiers pas dans le développement des technologies modernes ont vu des figures féminines jouer un rôle très important. Ada Lovelace, au XIXème siècle, est souvent reconnue comme la première programmeuse informatique. Elle a écrit ce qui est considéré comme le tout premier algorithme destiné à être exécuté par une machine.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes ont joué un rôle crucial dans le calcul scientifique et le déchiffrement de codes, contribuant directement aux efforts militaires et technologiques. Aux États-Unis, des équipes de "calculatrices humaines", comme celles du projet ENIAC (Electronic Numerical Integrator And Computer), ont été déterminantes.
Dans les années 1940 et 1950, Grace Hopper a été au cœur de l’histoire de l’informatique. Elle a inventé le concept de compilateur, un outil qui traduit le code source en langage machine, facilitant beaucoup les activités que nous effectuons quotidiennement sur nos ordinateurs.
Jusqu’aux années 1970, l’informatique était souvent perçue comme un ensemble de tâches méthodiques et répétitives. Cependant, avec la montée de l’industrie informatique dans les années 80, une transition s’est opérée. Les ordinateurs personnels ont été commercialisés principalement comme des objets technologiques pour hommes et garçons, renforçant l’idée que l’informatique était un domaine masculin et conduisant à une chute significative de la participation féminine. De nombreux freins dissuadent les femmes d’entrer dans ce secteur. Il s’agit notamment de stéréotypes culturels, d’un manque de modèles féminins et d’un environnement parfois perçu comme peu accueillant.
Aujourd’hui, le secteur de l’informatique, en particulier le domaine de l’intelligence artificielle (IA), met en lumière la nécessité d’avoir des femmes. Les biais rencontrés dans les systèmes d’IA illustrent clairement les conséquences d’un manque de diversité au sein des équipes qui conçoivent et développent ces technologies. Les systèmes d’IA apprennent à partir de données. Si ces données reflètent des biais présents dans la société, les algorithmes reproduisent et amplifient ces biais. Par exemple, les systèmes d’IA qui apprennent à partir de données historiques risquent de reproduire et même d’amplifier des inégalités qui n'existent plus.
La diversité dans l’informatique n’est pas seulement une question d’équité, mais également une stratégie. Des études montrent que les équipes diversifiées prennent de meilleures décisions, sont plus innovantes et obtiennent des meilleurs résultats. C’est pour ça que la présence d’une perspective féminine enrichira la conception des nouveaux produits et algorithmes.
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