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La sous-représentation des femmes

Publié le 27.03.2023. Mis à jour le 27.03.2023.

Un frein à la révolution numérique

Par Tina Jutzeler, étudiante en génie civil à la HEIA-FR et ambassadrice du domaine ingénierie et architecture

Dans une société où le besoin en ingénieur·es est grandissant, la sous-représentation des femmes dans les métiers techniques et le manque de modèles représentent des freins à la révolution numérique.

« Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive » : c’est ce que nous pouvons lire dans le Rapport de l’UNESCO sur la science [1]. En effet, pour mener à bien la quatrième révolution industrielle et construire la société de demain de manière durable et équitable, il faut commencer par former une variété d’ingénieur·es qui représentent toute la population.

Malheureusement, même si les femmes représentent la moitié de la population mondiale, seul un tiers des professionnel·les des domaines technologiques sont des femmes. Le pourcentage de ces dernières par rapport aux professionnels ayant des compétences en intelligence artificielles quant à lui dépasse à peine les 20%.

Bien que la tendance soit à la hausse et que de plus en plus de jeunes filles s’orientent vers des études et carrières scientifiques, de nombreuses inégalités sont encore observées, que ce soit sur le terrain, dans la recherche ou dans le cadre des salaires et subventions.

Il est désormais impératif d’intégrer encore plus les femmes dans les processus techniques qui font évoluer notre société. Le manque de diversité parmi les scientifiques risque en effet de reproduire les stéréotypes actuels et négliger également les besoins d’une grande partie de la population.

Nous savons aujourd’hui qu’une part de l’origine de cette disparité provient du manque cruel de modèles féminins, auxquelles les jeunes filles et femmes de sciences pourraient s’identifier. Il est en effet malheureux de constater qu’à l’époque, bon nombre de découvertes ou articles scientifiques à l’origine fait par des femmes ont dû être publiés sous de faux noms masculins, ou sous le nom de conjoints ou collègues.

Afin de mettre en valeur les femmes dans les domaines techniques, des prix et programmes de soutien ont vu le jour ces dernières années. La Journée internationale des femmes et des filles de science, qui a lieu le 11 février depuis 8 ans maintenant, est un bon exemple de cette lutte.

Un secteur où la représentation de femmes scientifiques a pris de l’ampleur est le secteur aérospatial. La nouvelle génération des astronautes de l’Agence Spatiale Européenne comprend depuis fin 2022 une classe de 17 candidat·es, dont 8 femmes !

Parallèlement, la NASA a annoncé il y a quelques semaines qu’elle allait nommer une montagne sur le pôle sud de la lune du nom de « Mons Mouton » en l’honneur de Melba Mouton, une ancienne mathématicienne de la NASA. Melba Mouton a notamment été à la tête du programme d’analyse et de calculs de trajectoires de satellites en orbite autour de la Terre et a également participé aux calculs d’alunissage d’Apollo 11.
Mons Mouton sera le site d’alunissage et d’exploration de « Viper », un robot dont la mission sera de rechercher des traces d’eau et de renseigner le programme de mission lunaire Artemis.

Finalement, il est essentiel aujourd’hui de poursuivre sur cette voie, afin de montrer aux jeunes filles qu’elles ont leur place et leur rôle à jouer, que ce soit dans la science, la technologie, les mathématiques ou l’ingénierie.

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Références :

[1] https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000375429_fre