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D’une socialité populaire à l’interprétation du monde. Une ethnographie de clubs de sport en Suisse romande: le cas du twirling bâton

Travail social

Ly Shia Manh

Au coeur du débat sociologique, la montée de l’individualisme tend à donner de l’importance aux choix personnels des individus, notamment chez les plus jeunes (Galland, 2003). De ce fait, une large part des contributions sociologiques tend à délaisser le rôle des organisations et des associations en matière de socialisation et par conséquent, passe sous silence les interrogations, les réflexions sur les phénomènes d’action collective qui trouvent leur place au sein d’organisations et d’associations structurées. Pourtant, les institutions reposant sur le loisir organisé, telles que les clubs de sport, fortement implantés en Suisse, méritent notre attention tout particulièrement, dans une perspective de production d’identités sociales affirmatives. En effet, l’engagement au sein d’associations est d’actualité en Suisse et éclaire les rapports entre la société civile et les institutions.

Ma thèse de doctorat a pour but d’ouvrir une réflexion sur la vie associative populaire et sur la manière dont une activité sportive, sans vocation politique, à composantes populaires, en l’occurrence le twirling bâton, peut être l’espace-temps d’une production du politique, c’est-à-dire le lieu d’une expérience entendue comme le déploiement d’une réflexivité et d’une capacité d’interprétation du monde.