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Par notre ambassadrice Antonine Baert-Yue, étudiante en Génie de l'Environnement

Que fait un·e technicien-ne du son dans le domaine de la musique?

C’est la personne en charge d’enregistrer et mixer la musique, aussi bien en studio qu’en live pendant des concerts. Afin de réaliser son travail, elle utilise des appareils informatiques et électroniques complexes. On retrouve ses compétences dans chaque étape de la production d’une piste audio, de la prise de son au mastering, c’est-à-dire l’étape qui permet d’obtenir un support physique ou numérique. On doit pour cela passer par le mixage, qui consiste à donner forme au morceau. Aujourd’hui, le mixage de musique a pris un nouveau tournant car il permet de créer des pistes à partir de sons 100% synthétisés.

Moins de techniciennes son ?

Ce qui nous amène au cœur du sujet : pourquoi entendons-nous si peu parler de femmes techniciennes son ? La réponse, tu l’as probablement devinée. Elle est souvent la même que dans beaucoup d'autres domaines de l’ingénierie : parce que pour le moment, on trouve moins de techniciennes son que de techniciens son. De nos jours, la scène musicale reste un domaine très masculinisé et les femmes ont souvent du mal à y trouver leur place, que ce soit sur les devants de la scène ou dans les coulisses de la production. La Suisse n’échappe pas à cette problématique, mais excellente nouvelle : les choses sont en train de bouger.

Dans cet article, nous partons à la découverte d’Helvetiarockt©. Cette communauté de femmes travaillant dans la musique œuvre depuis 2008 pour donner une dynamique plus égalitaire au monde musical en organisant en Suisse des ateliers pour apprendre les bases de la technique du son, tout comme des concerts et des tables rondes. 

Dépasser l’aspect technique 

En 2019, Helvetiarockt anime notamment l’atelier Female* Music Lab ouvert aux jeunes femmes entre 18 et 25 ans. Elles sont encadrées par des professionnelles du domaine et apprennent le beatmaking, le DJing et les bases de la technique du son.

Il est important d’encourager les jeunes femmes, car elles s’engagent moins volontiers dans ces voies, comme en témoigne une des coaches de l’atelier Bandworkshop de Fribourg: « J’aimerais transmettre des choses que je regrette de n’avoir pas reçu dans mes débuts. Je ne touchais pas à la technique. On ne me laissait pas faire, et ça m’arrangeait. Mais c’est important de ne pas avoir besoin de demander de l’aide, de pouvoir être autonome. » 

« Il faut dépasser l’aspect technique. Ce n’est pas difficile! »  s’exclame une participante enthousiaste, comme pour confirmer ses propos.

Ces stages sont non seulement une initiation aux rudiments de la production musicale, mais ils sont également une expérience valorisante pour de nombreuses futures professionnelles. En effet, elles peuvent se créer un réseau de contacts dans le milieu qui facilitera leur entrée dans le monde du travail.

Se lancer sur les devants de la scène

De plus en plus de musicien-n·es indépendant·es s’auto-enregistrent et endossent de ce fait les rôles de la technique. Finalement, ces artistes qui produisent leurs albums de A à Z sont technicien-ne-s de leur propre son. C’est un métier à part entière qui a toutes les chances de se développer dans le futur.

A ton tour, rejoins le rang des techniciennes son pour faire bouger les mentalités et ton futur fanclub !

 

Sources:

1) https://www.youtube.com/watch?v=D2EAZnvoTNU

2) https://www.youtube.com/watch?v=Uh8l2dMQuM8

3) helvetiarockt.ch/fr

4) www.letemps.ch/culture/mises-lecart-artistes-femmes-se-revoltent-contre-festivals