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Un projet du MATS présenté à l'ONU à New-York

Publié le 21.05.2019. Mis à jour le 05.05.2021.

Travailleur social de proximité (TSP) à Renens et étudiant du Master of Arts HES-SO en Travail social (MATS) depuis l'année académique 2018-2019, David Burnier a été invité début 2019 à parler de son action à l'ONU à New York lors de la 57e session de la Commission du développement social. Il a évoqué dans ce cadre «Les jeunes du 24», un projet développé par Ursula Zweifel et Laslo Biro-Levescot lors de leurs études Master en Travail social et mis en pratique à Renens.

Le projet « Les jeunes du 24 » a été réalisé dans le cadre du module «Projet d'intervention social visant l'autodétermination et l'empowerment» durant l'année académique 2016-2017 du MATS.

C’est dans ce cadre qu’Ursula Zweifel et Laslo Biro-Levescot ont pris contact en 2016 avec David Burnier afin de rencontrer des jeunes dans le but de leur proposer une collaboration. Un groupe de jeunes hommes, se retrouvant quotidiennement à l’esplanade du 24 Janvier à Renens, a sauté sur l’occasion en exprimant le souhait de réaménager cet endroit et l’adapter à leurs besoins.

Un projet aux multiples facettes

Pour le projet, les jeunes ont effectué une analyse critique de leur propre situation et réfléchi aux différentes étapes nécessaires à ce projet de réaménagement. Dans une dynamique positive et ascendante, ce projet de réaménagement a pris une tournure permettant un travail sur l’intégration des jeunes dans la ville de Renens, sur les relations de voisinage et sur le développement personnel et collectif des jeunes impliqués.

C’est précisément cette double casquette qui rend ce projet particulièrement intéressant. D’une part, il s’agit d’un projet de réaménagement proposé par des jeunes dans une ville. Des résultats très concrets peuvent être cités à ce sujet, notamment le fait qu’une association a été créée dans ce but, que celle-ci a organisé une manifestation pour collecter les avis du voisinage dans une perspective communautaire et produit une demande officielle à partir des informations récoltées. Cette demande a été prise en compte par la municipalité de Renens et les travaux ont pu être débutés. Ces résultats, bien qu’essentiellement positifs, ont été accompagné de leurs lots de questionnements et de revirements habituels dans un tel projet.

D’autre part, il s’agit d’un projet mené par un groupe de jeunes hommes pouvant être qualifiés de vulnérables à cette étape de leur parcours de vie. Chacun a sa propre histoire et ses propres problématiques. Certains sont suivis par l’aide sociale et/ou inscrits au chômage, certains n’ont pas terminé l’école obligatoire et n’ont pas trouvé de place d’apprentissage, certains sont des consommateurs réguliers de cannabis… En d’autres termes, il s’agit de jeunes qui dérangent par leur présence sur l’esplanade, pour des raisons de bruit, de déchets sauvages, de consommation, etc.

Nouvelle dynamique

Avec ce projet, ces jeunes ont pu analyser le contexte de leur groupe, le fonctionnement de celui-ci dans son environnement social et leur rôle dans celui-ci. Ce questionnement qui peut être analysé comme de l’empowerment collectif s’est pour la plupart d’entre eux étendu à de l’empowerment individuel et à de l’autodétermination qui a permis à plus d’un de trouver une voie et l’aider dans son insertion.

Cette dynamique, qui peut être vue comme un cercle vertueux, s’est également étendu au voisinage de l’esplanade et aux autorités de la ville de Renens. Ainsi, les «jeunes du 24» sont aujourd’hui toujours établis à l’esplanade du 24 janvier. Leurs relations avec le voisinage, la police de proximité, les personnes engagées par la ville se sont nettement améliorées et ces derniers font preuve d’une meilleure compréhension de leur situation.

Un article scientifique présentant cette analyse de manière plus complète est prévu.

Poursuite de la réflexion

Le projet a été présenté par l'auteure et l'auteur lors des deux années suivantes aux étudiantes et étudiants MATS impliqués dans le même module à titre d'exemple de projet visant l'empowerment collectif ainsi qu'à des étudiantes et étudiants Bachelor de l'EESP.

Ursula Zweifel et Laslo Biro-Levescot ont été soutenus pour la réalisation de leur travail par Jérôme Chapuis, collaborateur scientifique, par leur groupe de pairs du module, ainsi que par les deux coresponsables: Yves Delessert et Manon Masse.

Ursula Zweifel a poursuivi sa réflexion sur les «jeunes du 24», dans le cadre de son Travail de Master, dirigé par Dominique Malatesta. La réflexion dans ce travail porte plus particulièrement sur l'engagement associatif de jeunes personnes en recherche d’insertion professionnelle, plus précisément sur le lien que le processus par lequel elles passent dans cet engagement peut avoir avec l’insertion professionnelle. Il est accessible à la bibliothèque de l’EESP. Un article scientifique présentant les principaux résultats est prévu.