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CRÉATION D’UN LABORATOIRE D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN DU PNR LIVES

Publié le 27.11.2018. Mis à jour le 05.05.2021.

Près de 100 personnes ont participé le 21 novembre dernier au Colloque international « Innovation et intervention sociales : une recherche d’impact dans les domaines du travail social et de la santé ». Organisé à la Haute école de travail social de Genève, cet événement proposait des conférences et ateliers sur le thème de l’innovation sociale et, surtout, une plateforme d’échanges entre spécialistes engagés dans la recherche et diverses formes d’action dans les domaines du travail social et de la santé.

Organisé par la mission de transfert des connaissances du Pôle de recherche national LIVES, avec le soutien de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-S0), ce colloque a approfondi le thème de l’innovation sociale avec des expert·es provenant de Suisse et du Canada.

Anne Parpan-Blaser, professeure à la Haute école spécialisée du Nord-ouest de la Suisse (FHNW), a présenté l’innovation sociale comme un concept-pont entre production et utilisation des connaissances scientifiques et pratiques, tout en relevant les défis et les conditions qui se posent à la construction de cette passerelle. Elle a notamment aussi renvoyé à la problématique qui se pose à l’innovation sociale face à la population à laquelle elle s’adresse: personnes vulnérables dont les besoins sont pris en compte par la recherche, toutefois sans garantie d’une amélioration de leur situation malgré cet investissement scientifique.

APPEL À UNE INNOVATION SOCIALE INNOVATRICE ET SOLIDAIRE

Cette problématique a d’ailleurs été relevée d’emblée lors de l’ouverture du colloque par le directeur du PRN LIVES, Dario Spini, la vice-rectrice de la HES-SO, Christine Pirinoli, et la directrice de la Haute école de travail social de Genève, Joëlle Libois, qui, elle, a appelé à soutenir de l’innovation sociale qui soit à la fois innovatrice et solidaire.

Au cours des ateliers et conférences du colloque, cette problématique est restée au centre des débats. Pour les trois expert·es québécois·es de l’innovation sociale, les professeur·es Mélanie Bourque, Christian Jetté et Jacques Caillouette, membres du Centre de recherche sur l’innovation sociale (CRISES), ce sont les mouvements sociaux qui déclenchent le processus de l’innovation sociale et amènent ainsi des résultats tangibles pour les populations ciblées par la recherche. Ce modèle dit bottom-up a été partagé par certain·es intervenant·es des ateliers qui y voyaient aussi une manière de respecter les droits sociaux des récipiendaires de prestations sociales.

IMPLIQUER LES PERSONNES VULNÉRABLES

 

 

 

Un avis partagé par les participant·es de la table ronde, dont le Conseiller d’Etat genevois Thierry Apothéloz, Philippe Cotting de l’Association REPER à Fribourg, Corinne Hutmacher-Perret de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS), Jacques Laurent du Service d'accompagnement et d'hébergement de l'adulte du Canton de Neuchâtel, ainsi que Véréna Keller d’Avenir Social. En fin de compte, comme l’a d’ailleurs noté Thierry Apothéloz, l’innovation sociale ouvre également la voie à la participation de segments et groupes de la population usuellement en marge de la société.

En œuvrant avec ce type de population, la recherche et l’innovation accroissent non seulement les connaissances pour améliorer l’accompagnement social, mais soutiennent également la cohésion sociale. Cela en impliquant les personnes vulnérables dans un travail qui à priori leur semble très lointain de leurs soucis au quotidien.