Par notre ambassadrice Camille Lefèvre, diplômée en Œnologie et Viticulture
Le 6 septembre 2021, je passais ma soutenance, vingt minutes pour parler de mon étude qui me tenait tant à cœur: "La caractérisation du Muscadet par des analyses viti-vinicole de 3 différents crus". Le pays du Muscadet, région de mes racines. L’alarme retentit, les questions suivent puis les applaudissements et des félicitations pour ce travail. C’est la fin de trois années d’études à Changins, Ces années qui m’ont donné l’impression de courir un marathon et de franchir la ligne d’arrivée avec ces applaudissements... Clap de fin?
Les huit heures de route pour rentrer chez moi m’ont permis de faire un retour sur mon parcours. Je ferme les yeux et je me souviens: c’est au lycée que je commençais à m’intéresser au monde de la viticulture. Les nombreuses visites de Domaines faites pendant nos vacances, les rencontres de ces professionnel·les passionné·es, ces somptueux paysages qui défilaient sous mes yeux ont certainement fait grandir en moi, petit à petit, une passion de ce métier. Vers mes 16 ans, je commençais les “dégustations”, en recrachant bien sûr, et là surprise! Que de produits différents! Et pourtant parfois issu du même cépage!
Mais comment faisaient ces viticulteurs et viticultrices? Tant de questions encore sans réponses, du moins je voulais aller encore plus loin dans ma quête de réponses. Tout d’abord, je fis le choix du baccalauréat le plus adapté, à savoir le BAC Sciences et Technologie du Laboratoire option Génie Biologie. Mais après? La meilleure solution était de demander directement aux professionnel·les, ce qui m’a mené au Brevet de Technicien·ne Supérieur (BTS) viticulture œnologie, puis mon année de licence à Angers en 3ème année de Production du Végétale. Mais ça ne suffit pas pour devenir œnologue. Changins était pour moi l’école qui me permettrait de me préparer pour mon projet, à savoir être œnologue! Mais avant de l’intégrer, un petit road trip professionnel s’impose, me voilà partie avec ma voiture en Champagne, en Anjou, en Vendée, une année d’enrichissement.
Toutes ces années de préparations m’ont permis de faire des rencontres fabuleuses, et parfois non. Des personnes qui ont tenté de me démotiver, par des mots tels que “Le métier d’œnologue est une marche trop grande pour toi”, “Qu’est-ce qu’un petit bout de femme comme toi fait dans ce métier?”, saupoudrés de quelques remarques plus machistes... La meilleure taille est quand les pieds touchent par terre, j’aime ce que je fais et j’irais jusqu’au bout. Quoi qu’il en coûte.
Après ces trois années de marathon, arrive enfin la dernière ligne droite! Enfin le diplôme que je pouvais espérer, je récupère mon attestation, et je quitte l’école avec cette impression d’être lâchée dans cet océan professionnel.
Alors Clap de fin? Non, c’est ici que tout commence finalement, une nouvelle quête, la recherche d’un travail, donc de nouvelles rencontres, de nouvelles opportunités... la recherche est difficile dans ma région avec cette nouvelle année de gel... Mais je ne perds pas espoir, la ténacité gagne toujours. Je vous donnerais des nouvelles lors de mes prochaines publications.
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