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Par notre ambassadrice Léa Bohren, étudiante en Energie et Techniques Environnementales

C’est un sujet qui divise, chacune et chacun a sa vision des choses. Je vais soutenir la mienne en m’appuyant sur une publication qu’a rédigée la HES⁠-⁠SO : la brochure « Pour une communication inclusive ». Celle-ci donne des conseils simples ayant pour but de déboucher sur un usage de la langue touchant le plus grand nombre d’entre nous. Dans cette brochure, la HES⁠-⁠SO préconise « l’élimination de l’expression « Mademoiselle » du langage et de l’ensemble des document administratifs, des formulaires et des correspondances ».

Il est intéressant de se poser la question de savoir quelle est, dans le langage courant, la distinction qui ferait passer le « Mademoiselle » à « Madame ». Deux raisons sont fréquemment invoquées : le mariage et l’âge. C’est cette alliance entre deux êtres humains qui ferait toute la différence, qui nous pousserait à utiliser un mot plutôt qu’un autre. Mais de nos jours, et encore plus dans un contexte professionnel, quel est le sens d’utiliser un mot qui présume qu’une femme est non-mariée ? En quoi est-il important de faire cette distinction alors qu’il n’est pas fait de même pour la gent masculine ? On se rend compte qu’on trouve dans l’utilisation du « mademoiselle » une asymétrie de langage discriminante.

En ce qui concerne l’argument qui rattacherait l’utilisation du « Mademoiselle » à un niveau d’âge, il est difficilement justifiable. En effet, s’il semble important de donner un nom différent aux jeunes filles afin de les distinguer de celles ayant un âge plus avancé, pourquoi un garçon, à peine sorti de l’adolescence, aurait directement droit à la reconnaissance d’être appelé « Monsieur » ? Cette différence renvoie comme message, que contrairement aux hommes, les femmes doivent passer par un stade intermédiaire avant d’avoir la maturité nécessaire pour mériter le statut de « Madame ».

De plus, supprimer l’utilisation du « Mademoiselle » éviterait les situations embarrassantes où l’on se trompe sur l’âge de la personne en face de nous.

Il est crucial de questionner son lexique et l’impact de ce dernier sur ses interlocutrices et ses interlocuteurs. Il est grand temps de remettre en question les coutumes de langage qui ne doivent plus être garantes de discriminations. La société évolue et la langue avec. 

Redonnons aux étudiantes et collègues de travail le respect et la considération dont elles sont dignes !