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Par notre ambassadrice Léa Bohren, étudiante en Energie et Techniques Environnementales

Disclaimer : Dans cet article, je vais parler des comportements « des filles » et « des garçons ». Cette manière simpliste de parler correspond aux représentations courantes actuelles de ces groupes sociaux. Toutefois, chaque fille et chaque garçon sont différents et uniques. Même s’il est plus simple pour moi de  parler d’une représentation binaire de la population (femme/homme), je n’oublie pas qu’il en existe une multitude d’autres. Parenthèse fermée, passons au vif du sujet.

Le rôle d’une Ambassadrice Egalité du domaine Ingénierie et Architecture est d’encourager les jeunes filles à choisir des orientations techniques car elles y sont malheureusement encore sous-représentées. Dans cet article, nous allons aborder une question primordiale: Pourquoi les filles se dirigent-elles moins vers des métiers techniques?

Tout d’abord, mettons-nous d’accord qu’aujourd’hui encore, dans notre société, perdurent des stéréotypes de genre. Même si l’égalité est reconnue par (presque) tout le monde, les représentations auxquelles nous sommes confrontés dans l’espace social ne collent pas à l’égalité souhaitée.

Je souhaite partager les principaux freins à la représentation paritaire des genres dans les métiers/formations techniques, non seulement basé sur mon expérience mais surtout selon ce que j’ai pu observer autour de moi.

-    Premièrement, le manque de modèles d’identification: la représentation des femmes ingénieures dans les médias, reportages, articles, interviews, films, séries et évènements est très faible. Il est donc difficile pour une fille de s’identifier à un groupe composé majoritairement d’hommes et de s’imaginer appartenir à ce groupe. De ce fait, consciemment ou inconsciemment, les filles vont avoir tendance à se diriger vers un métier où leur genre est plus représenté, par simple besoin humain d’appartenance et d’identification à un groupe qui lui ressemble. Nous constatons donc que le champ des possibles n’est pas entièrement ouvert.
 

-    Les filles, en moyenne, ont moins confiance en leurs compétences scientifiques [1],[2],[3]. Effectivement, tout au long de leur scolarité, de manière plus ou moins consciente, les enseignants s’attendent à ce que les garçons soient plus performants dans ces domaines, alors que les filles « font ce qu’elles peuvent ». Ce manque de confiance en leurs capacités les amènent à ne pas se croire capable d’effectuer une formation réputée comme plus complexe (telles les formations plus scientifiques, où les garçons sont majoritaires) et donc à se diriger vers une autre formation. De plus, les « choix » d’orientation faits par les adolescentes à partir de l’âge de 13 ans prennent, consciemment ou non, déjà en compte la conciliation entre un métier et une potentielle future famille. Et pour cause, un schéma de vie présenté partout dans notre société et qui parait être la consécration ultime pour une femme ; un mariage (hétérosexuel bien sûr) et des enfants.

 -    Lorsque les filles accèdent à un environnement qui, jusqu’à maintenant, aurait été représenté majoritairement par des êtres masculins (par exemple l’ingénierie), elles ont l’impression de devoir faire leur place et de devoir prouver qu’elles méritent d’être là. C’est de l’énergie en plus que les filles doivent dépenser pour faire leurs preuves.

-    Les filles, lorsqu’elles font une activité typée « garçon » peuvent avoir l’impression d’être « moins fille », de perdre de la « féminité ». Alors que ce n’est absolument pas le cas ! D’ailleurs qu’est-ce que la féminité ? Mais c’est un autre débat…

Malgré les jugements d’une société qui peine à modifier ses mentalités, soyez libre de suivre les chemins qui vous inspirent!

Sources :
[1] Podcast Raffut : Pourquoi séparer les filles et les garçons au sport?, 2019
[2] Les travaux de Marie Duru-Bellat sur les inégalités sexuées à l’école.
[3] www.lives-nccr.ch/fr/newsletter/fabrique-du-genre-n2586, 2017