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Be brave, not perfect

Publié le 16.04.2021. Mis à jour le 20.05.2021.

Une conférence m’a dernièrement fait réfléchir quant à la place de la société et de l’éducation dans les différences de parcours et d’ambition selon le genre.

Be brave, not perfect

Par notre ambassadrice Tina Jutzeler, étudiante en Génie Civil

Disclaimer : Je parle ici de mes expériences et de résultats de recherche, mais tout le monde n’est pas concerné. Si tu as été guidé·e et soutenu·e dans tes choix par tes enseignant·es ou tes parents, remercie-les !

Il est très probable que l’éducation apportée aux enfants ait un grand impact sur leurs choix de carrières, mais aussi sur les décisions qu’ils prennent tout au long de leur vie. Cette éducation est différente selon le genre de l’enfant. En effet, il a été constaté que "nous" – à savoir les adultes du 20-21e siècle, en Occident surtout, mais dans le monde entier également – éduquons nos fils à être courageux et nos filles parfaites. Pourquoi une telle différence dans la vision que nous avons de nos propres enfants ? Quelles sont les conséquences sur leur avenir et celui de notre société ?

Ces questions m’ont toujours interpelées, sans le savoir parfois et une conférence m'y a fait réfléchir à nouveau. Petite je me demandais par exemple pourquoi à l’école, même avec des résultats semblables, on voulait me diriger vers les langues plutôt que les sciences. Je me demandais également pourquoi je ne pouvais pas faire de football ou de VTT alors que mon frère oui. Mes parents et mes professeur·es n’étaient pas forcément conscient·es de ces différences et des murs qu’elles et ils mettaient entre les garçons de mon âge et moi, mais lorsque je leur demandais pourquoi – à l’époque et aujourd’hui également – leur réponse était toujours que "c’était mieux pour moi", que j’aurai "plus de facilité" ou que "c’était trop dangereux".

Bien sûr, nous souhaitons toutes et tous réussir sans avoir à souffrir, nous aimerions toutes et tous pouvoir le faire avec "facilité". Finalement, la question que je me pose est plutôt : si j’avais été un garçon, est-ce qu’on m’aurait mis autant en garde contre ces difficultés que j’allais peut-être – ou peut-être pas – rencontrer ? Ou est-ce qu’on m’aurait plutôt encouragé à prendre des risques et découvrir ainsi ce dont je suis capable ? Je pense aujourd’hui qu’il y a une différence entre avertir et retenir, entre encourager et inciter. Il ne faudrait pas seulement éduquer les garçons à être braves et les filles à être parfaites. Chacun·e devrait être encouragé·e à découvrir sa voie, même si cela passe par des échecs ou le dépassement d’apriori sociétaux.

Ces différenciations entre les genres se ressentent dès l’enfance, mais également à l’âge adulte. En effet, il a été prouvé que ce ne sont pas les capacités – ou leur manque – qui retiennent les femmes d’avoir des postes de mêmes responsabilités que les hommes, mais plutôt la peur de ne pas être à la hauteur. Par exemple, une femme ne postulerait à un emploi que si elle correspond à 100% des critères demandés, alors qu’un homme se contenterait de 60% de correspondance. Il en va de même lors de la négociation pour une augmentation de salaire par exemple, les hommes auraient la chance de se voir augmenter dans la plupart des cas, alors que les femmes ne risqueraient même pas d’essayer.

"Chance" et "risque", voilà la différence de vision entre hommes et femmes dans notre société. Pour changer cette vision, il faudrait éduquer les jeunes filles et femmes d’aujourd’hui à ne pas avoir peur de prendre des risques, à être courageuses et saisir les chances qui s’offrent à elles.

La vie n’est pas faite pour être vécue parfaitement, mais pour être vécue par soi. So be brave, not perfect.

Texte Bravey instead of perfection