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L’élaboration d’un projet à travers la technique

Publié le 25.05.2021. Mis à jour le 07.06.2021.

Après avoir parlé de ma scolarité, de mes inspirations, de mes projets, de ma future orientation, aujourd’hui je décomplexifie la vision que tu peux avoir de la technique dans le paysage.

Par notre ambassadrice Audrey Houver, étudiante en Architecture du Paysage

Le pôle de recherche "Technique du paysage" se trouve dans les cours de "Technique de construction", "Hydrologie", "Technique végétale" et "Physique". Ces cours permettent de rendre nos projets réalisables et de connaître les coûts de leur mise en application. Ce qui peut effrayer, c'est avant tout la quantité d'information qu’il faut assimiler et retenir mais je vous rassure, la base est avant tout de comprendre quelles sont les propriétés de chaque élément, tels qu'un mur, un escalier, un revêtement, une terrasse, etc.

Ensuite, il faut être intéressé·e et curieux·se pour mieux assimiler la matière, pour ensuite chercher dans les cours ou à travers d'autres exemples comment construire un élément particulier. Pour illustrer tout cela, je vais vous parler d'un projet que j'ai conçu le semestre dernier.

L’objectif était de créer, à Genève dans la rue Monthoux située dans le quartier des Pâquis, un espace de vie pour les habitant·es et commerçant·es de la rue en y incorporant une trame verte pour déminéraliser ce quartier très urbain. Une trame verte est une continuité d’espaces verts que ce soient des forêts, parcs, jardins, champs ou encore des plantations. Cette trame apporte à la fois de la verdure en ville, de la biodiversité et des notions d’écologie qui deviennent des enjeux de plus en plus importants dans nos villes. Du coup, dans mon projet, cette trame verte est illustrée par une noue paysagère. Une sorte de fossé continue qui a comme principale mission de récupérer les eaux de pluie pour les infiltrer dans le sol. Cette noue doit alors pouvoir récolter les pluies courtes comme les pluies longues (appelées aussi pluie quotidienne et pluie exceptionnelle).

Il lui faut alors un bon dimensionnement pour récupérer le volume d’eau maximum qu'il peut y avoir en 1 heure de pluie. Ce volume se calcule en multipliant la surface où il pleut et la hauteur de l’eau maximale lors de la pluie. Une fois ce volume trouvé, on peut alors créer la noue avec les bonnes dimensions pour que l’eau d’une pluie extrême puisse y être contenue pour ensuite aller dans le sol. Une fois que la noue est dimensionnée, on doit savoir de quoi elle est construite et composée. J’ai fait le choix d’y planter des vivaces, des arbustes et des arbres ce qui fait que les parois et le sol de la noue seront en terre. Une terre assez riche et poreuse pour le bon développement des racines et pour optimiser l’absorption de l’eau. Cette terre doit être maintenue et séparée des fondations de la route et pour se faire, on crée des murs de séparation le long de la noue.

Pour finaliser le projet, il faut adapter la noue en fonction des interactions de la rue. Cela permet de créer du dynamisme dans le projet et dans la rue en agrandissant la noue en zone piétonne, en créant des pontons pour pouvoir la traverser, en la canalisant lors du passage de voitures, ou bien encore d’y ajouter des terrasses de restaurant ou de détente, etc.

Voilà comment on retrouve la technique dans le milieu de la conception. Elle nous permet d’argumenter des choix de matériaux, de fondation et de construction. Par la suite cela va nous permettre de chiffrer le projet et de savoir comment le réaliser. Finalement la technique est utile pour enrichir le projet et aide parfois à développer la créativité donc il ne faut pas en avoir peur. Merci pour ta lecture et à bientôt sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram !