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«Des stéréotypes pour justifier des inégalités» Revue REISO janvier 2017

Publié le 09.01.2017. Mis à jour le 05.05.2021.

La simplification de notre environnement par des stéréotypes permet de le catégoriser et d'appréhender ainsi la réalité. Jean-Pierre Tabin, professeur à la Haute école de travail social et de la santé | EESP | Lausanne - HETS&Sa, analyse les stéréotypes sociétaux liés à la mendicité dans la revue REISO de janvier 2017.

La mendicité dans notre société est perçue comme malvenue et dérangeant l'ordre public. Suite à l'interdiction de la mendicité décidée par le Conseil d'Etat vaudois, les stéréotypes sont encore plus présents qu'auparavant et les "Roms" sont victimes de cette catégorisation.

Mais la mendicité perturbe-t-elle réellement l'ordre public? Certaines zones en ville sont certes très prisées mais cela ne dérange pas son ensemble. Etant dorénavant jugée comme un acte criminel, la mendicité est une généralisation qui inclut de manière systématique les Roms. Or les personnes s’adonnent à la mendicité ne sont pas tous liés à ce groupe d'individus. Selon Jean-Pierre Tabin: «L’ethnicisation de la pauvreté à partir de la qualification «Rom» permet d’éviter d’interroger les causes structurelles de la pauvreté, et notamment la responsabilité de l’Europe de l’Ouest dans la paupérisation de l’Europe de l’Est. Les très nombreux stéréotypes négatifs associés aux «Roms» soutiennent une explication qui renvoie la mendicité à des pratiques ancestrales, ce qui est totalement démenti par la recherche, et justifient la répression sous l’argument que mendier est une pratique culturelle qui n’aurait pas sa place en Suisse.»

 

La différence est ainsi mise en exergue et permet de manière simplifiée de pointer du doigt et d'agir en conséquence. Pour conclure son article, Jean-Pierre Tabin souligne que la stigmatisation justifie des mesures pénales alors qu'il faudrait se concentrer sur le phénomène et non sur un groupe d'individus.

Lire l'article complet sur le site REISO.

 

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