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Journée annuelle de la Commission scientifique du domaine Travail social

Travail social Lundi 31 janvier 2022

Villes in/exclusives. Éclairages au prisme du travail social

 

A l’ère de la globalisation et des débats sur les changements climatiques, la perception des villes oscille entre territoire salvateur par sa densité croissante qui épargne les sols et enfer de béton qui impacte l’environnement de manière massive par sa surconsommation. Parmi les « 17 objectifs pour transformer notre monde » de l’ONU (Objectifs de développement durable), on trouve au point 11 : « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». Dans l’argumentaire pour justifier la nécessité de changement, on chiffre l’importance des villes en expliquant que bien qu’elles n'occupent que 3% de la superficie de la planète, elles utilisent les trois quarts des ressources et génèrent 70% des émissions de gaz à effet de serre. Au centre de beaucoup de réflexions, les villes fascinent, attirent les convoitises des un-e-s et se matérialisent comme repoussoir pour d’autres.

 

Longtemps vues comme neutres, puis comme des lieux de pouvoirs et d’ex/inclusion basés sur le genre, l’orientation sexuelle, l’ethnicité, la classe sociale ou le handicap (Mitchell, Staeheli, 2006 ; Lieber 2008), favorisant la moralité des classes privilégiées (Valverde, 2012), les villes sont perçues aujourd’hui comme des lieux qui pourraient s’ouvrir et faciliter l’inclusion, notamment celle de personnes nouvellement arrivées sur leur territoire ou de personnes marginalisées car elles pourraient y passer inaperçues. Les villes sont les lieux des rituels collectifs qui sauraient potentiellement renforcer le lien social (Gamba et Cattacin 2021). Se constitue ainsi une vision d’avenir, un projet urbain, voire une utopie, qui présuppose qu’une ville « ouverte » (Sassen 2008 ; Sennett 2016) et « inclusive » représente une « bonne ville ».

 

Dans ce contexte le travail social est certainement appelé à jouer un rôle majeur fondé sur sa présence historique dans les villes et ses savoir-faire d’accompagnement des transitions.

 

L’objectif de cette journée d’étude est de comprendre la contribution du travail social à la définition de la ville « ouverte », « inclusive » et à la réalisation des actions qui s’y rapporteraient sur le territoire. Les différentes contributions sont invitées à discuter des questions suivantes : qu’est-ce qu’une ville inclusive/ouverte ? Dans quelle mesure les villes sont-elles inclusives ? Quelles sont leurs limites ? Comment les personnes parviennent-elles à négocier cette ouverture et inclusion ? Comment le travail social contribue-t-il à la définition de la ville « inclusive » ? Quelle place occupent les professionnel-le-s du travail social dans l’élaboration et dans les éventuelles réalisations de ces visions « d’ouverture » des villes ?

Lu 31.01

HETS Genève

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