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Rébecca Balestra : dix ans après La Manufacture, une artiste reconnue aux multiples facettes

Interview Publié le 13.12.2023. Mis à jour le 18.12.2023.

Comédienne, autrice et metteuse en scène : dix ans après ses études à La Manufacture, Rébecca Balestra est désormais une artiste reconnue et polyvalente. A l'occasion de notre série d'interviews d'alumni HES‑SO, la lauréate du prix des Arts de la scène 2023 revient sur son cheminement d'artiste.

Photo de Rebecca Balestra avec des affiches derrière elle

© Sandra Pointet

Vous avez obtenu votre Bachelor en Théâtre en 2013 à La Manufacture. Comment vos études vous ont-elles aidées à tracer votre chemin et développer votre style artistique ?

Je pense que le fait d'être une artiste polyvalente qui mixe la mise en scène, l'écriture, le jeu, et d'autres choses encore, cela s'inscrit dans la continuité du cursus que j'ai suivi à La Manufacture. En effet, on y apprend notamment que l'acteur est créateur et donc moteur de son art.

C'est une formation qui m'a ouvert à beaucoup de disciplines différentes, qui m'a permis de rencontrer beaucoup d'intervenant·es. Rien que le métier d'acteur·rice est très vaste et varié. La Manufacture offre une ouverture qu'on ne trouve pas ailleurs. Elle nous ancre : j'y ai rencontré mes collègues, mes amis au sein de ma promotion, des professionnel·les du monde du théâtre et de la mise en scène avec lesquel·les j'ai collaboré plus tard. J'ai ainsi pu tisser un réseau qui m'a aidée à travailler par la suite.

Quel est votre domaine artistique de prédilection ?

J'ai vraiment travaillé dans plusieurs domaines avec plusieurs personnes, mais c'est vrai que le mode solo m'a toujours intéressé et c'est quelque chose qui a commencé à la Manufacture. En deuxième année, on nous proposait de réaliser un travail de création en solo et j'y ai pris goût. C'est une façon de travailler. Je suis quelqu'un de très solitaire, j'aime beaucoup écrire, donc c'est quelque chose qui va de pair avec l'écriture je pense.

La solitude, créer dans mon coin, c'est nécessaire pour moi. C'est ce que j'ai choisi de faire : écrire, penser à des choses dans mon lit et me projeter sur la scène ou projeter des gens sur la scène. Je ne vais pas aller faire du ski l'hiver ou ce genre de choses. J'écris.

Etre polyvalent·e, est-ce une nécessité dans ce domaine ?

Pour moi, la polyvalence est une une manière de travailler. C'est aussi la manière dont j'ai été formée à la Manufacture. Ce n'est pas une nécessité en soi. Mais je pense que c'est bien de rester ouvert et de s'émerveiller sur d'autres disciplines que la sienne. Je pense que c'est assez essentiel et assez sympa.

Comment prioriser les demandes ?

En sortant de la Manufacture, j'avais une boulimie de travail, j'ai dit oui à tout ce qu'on me proposait, absolument tout. Je me suis surchargée au possible, mais c'est parce que j'avais envie de rencontrer des gens, d'enrichir mon expérience, mon CV, ce genre de choses.

Maintenant, depuis que j'ai une vie de famille, il faut que je trouve un équilibre. Je suis en train de hiérarchiser mes priorités et de faire des choix. Cela reste néanmoins très compliqué de refuser du travail.

Quelle est votre actualité ?

Je suis actuellement en tournée avec mon spectacle Olympia, également édité au format livre chez Arts et Fictions et intitulé Minuit Soleil.

Un conseil pour les étudiant·es ?

Je ne suis pas très douée pour donner des conseils. Ce que je peux dire, c'est qu'il y a une offre culturelle ici qui est assez folle. Il y a beaucoup de travail en Suisse romande. Bien sûr, c'est aussi super de voyager et de faire rayonner la Suisse romande à travers le monde, mais je dirais que dès le moment où il y a de la rigueur et aussi de la joie, on est au bon endroit.